Au contraire d’un Djeda Haidara en Gambie ou d’un Norbert Zongo au Burkina, dont les disparitions, disons les assassinats sont avérés et même les commanditaires et exécuteurs plus ou moins connus, même si la justice n’a pas encore dit la vérité et le droit, le cas de Birama Touré pose un vrai mystère. Disparu voilà 4 ans soit le 29 janvier 2016, le reporter de l’hebdomadaire Le Sphinx demeure introuvable. En congé à l’époque pour préparer son mariage, le «gratte-papier» n’a plus donné signe de vie.
En lui rendant un vibrant hommage hier, tout en exigeant des autorités maliennes de le retrouver, ses confrères ont posé une multitude de questions, qui restent sans réponses :
Mais où est donc passé Birama Touré ?
Qui l’a enlevé ou tué ?
Pour quelles raisons ?
Et qui pouvait en vouloir au journaliste ?
Le Sphinx exhumait des dossiers nauséabonds, pourris qui touchaient des personnes. Et 4 ans après, il faut craindre le pire, même si chacun s’accroche à un mince espoir.
Son cas n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de Guy-André Kieffer, journaliste franco-canadien, kidnappé lui dans un garage abidjanais le 16 avril 2004 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Birama Touré au Mali, 4 journalistes d’Iwatchu au Burundi, l’embastillement du confrère béninois, Ignace Sossou, condamné à 18 mois de prison pour 3 tweets relatifs aux propos du procureur, si en Afrique la dépénalisation du délit de presse est une réalité, les puissants du moment trouvent toujours des raisons fallacieuses pour priver les hommes de médias de leur liberté. Sans oublier, les condamnations pécuniaires arbitraires, et véritables gourdins qui conduisent immanquablement au dépôt de bilan.
Si selon le même rapport de RSF, le curseur des prédateurs de la liberté de presse indique le Mexique, détrônant, l’Erythrée ou la Somalie, sur le continent noir, le journalisme reste un métier qui s’écrit avec du sang d’encre et qui demeure un sacerdoce.
Mais que serait notre Afrique sans ces journalistes ? Que serait le monde sans médias ? Cette écriteau qui sert de slogan au FILEP (Festival international de liberté d’expression et de presse Ouagadougou) garde avec ces coups de canif au métier, toute sa pertinence.
Sam Chris
COMMENTAIRES