Dissolution du conseil municipal de Saponé : comme un médecin après la mort

Dissolution du conseil municipal de Saponé : comme un médecin après la mort

La crise née de la mise en place de l’exécutif municipal dans la commune de Saponé, localité située à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou sur l’axe Ouaga-Léo dans la province du Bazèga, a depuis hier jeudi 14 décembre 2017, connu un terme. Et c’est le gouvernement à travers l’hebdomadaire Conseil des ministres qui a sifflé la fin des hostilités en prononçant la dissolution du conseil municipal de cette commune «otage depuis quelques temps d’intérêts égoïstes et partisans des politiques».

Et pourtant ce ne sont pas les tentatives de rapprochement qui ont fait défaut. Des initiatives locales aux interpellations du ministère de tutelle en passant par des rencontres à l’état-major des partis politiques, des voix avaient exhorté les uns et les autres à «mettre de l’eau dans leur vin» pour éviter le «pire». Que nenni ! Hier jeudi 14 décembre 2017 donc, soit 6 jours après l’incendie de la mairie de cette localité, le gouvernement, comme un médecin après la mort, a décidé de la dissolution du conseil municipal qui n’existait quasiment plus. Trop tard, puisque les alertes s’étaient multipliées au début de l’élection sous haute sécurité du maire Abdoulaye Ouédraogo et les évènements qui s’en sont suivis.

Quel gâchis sommes-nous tentés de le dire ? Le laxisme de nos autorités n’est pas étranger à cette situation quand on sait que les signaux étaient déjà au rouge après la reprise des élections municipales dans cette commune. Le Code des collectivités territoriales dans ses articles 251 et 252, stipule qu’en cas de dysfonctionnement grave et général pouvant porter atteinte à l’intégrité ou à la cohésion sociale, donc le conseil pouvait être dissout. Et pour moins grave que pour Saponé, des conseils ont été dissouts. Pourquoi n’avoir pas eu la même diligence ?

Qu’attendait-on pour sonner la fin de la récréation ? Fallait-il que cet incendie survienne pour que le gouvernement sorte de sa «torpeur» ? Jusque-là, aucune arrestation en rapport avec ce fait de destruction d’un édifice public n’a été enregistrée. Y avait-il des agendas cachés ?  Ce coup de sifflet final qui vient de retentir après l’autodafé des locaux, du matériel de bureau,  des registres d’Etat-civil et des documents administratifs, n’est rien d’autre qu’une nouvelle fuite en avant. D’une manière ou d’une autre, la responsabilité de l’Etat est grande dans ce désastre perpétré à Saponé.

Sur les antennes de Radio Oméga, le maire Abdoulaye Ouédraogo avait dénoncé des manœuvres de la hiérarchie du MPP.  «Ceux qui manifestent constituent une minorité dans le Conseil municipal. La preuve, la dernière session a rassemblé 60 conseillers. Une frange de conseillers instrumentalise des jeunes sans qu’aucune autorité ne lève le petit doigt. Pourquoi? L’attitude de nos supérieurs hiérarchiques (responsables du MPP) nous trouble»

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