Dissolution du FNDC en Guinée : La junte militaire opte  pour l’escalade

Dissolution du FNDC en Guinée : La junte militaire opte  pour l’escalade

 Le FNDC héraut de la lutte contre la maladie de la tripatouillite aiguë qui avait atteint le président Condé au sujet de la Constitution, un mouvement qui est resté vent debout contre le 3e mandat du même Condé, a été dissout par la Transition militaire, ce 9 août 2022.

 

 On savait que les rapports entre l’organisation et le CNRD étaient exécrables, nul Guinéen n’ignorait qu’en dépit de sa participation au pseudo-dialogue inclusif avec sa branche politique, les premiers responsables du FNDC étaient foncièrement contre ce que faisaient les tombeurs de Condé, en particulier, cet agenda que les militaires ont mis une éternité à dérouler, et n’était-ce la pression de la CEDEAO, et l’envoi du médiateur Boni Yayi, peut-être qu’on serait toujours à des promesses et incantations sur le chronogramme de cette Transition. Et même là, le tour de vis opéré ces dernières semaines avec l’arrestation de 3 membres du FNDC notamment Oumar Sylla alias Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et le rappeur Djangi Alfa et leur jugement pour «outrage» à magistrat, l’ostracisation de leur leader ont fini de convaincre le FNDC, qu’avec le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades putschistes, le chemin vers la sortie de la Transition demeure nimbée de brume. Le FNDC a décidé avec les partis politiques interdits d’activité de jouer aux gardiens du temple de la Loi fondamentale en se transformant en une sorte de Bison futé politique avec des programmations de sporadiques manifestations tenues ou reportées comme celles du 28 juillet, du 8 août et du 17 août prochain.

En décidant par oukase princier de dissoudre le FNDC, le CNRD a brandi la raison laquelle raison se trouve dans leur verbatim suivant : «leur mode opératoire (FNDC) se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie et des actions ciblées contre les forces de l’ordre. Des actions qui mettent en péril l’unité nationale». Une dissolution qui survient à 1 semaine d’une manifestation programmée par le FNDC, soit le 17 août.

C’est inéluctablement une posture qu’adoptent les militaires au pouvoir qui ne va pas dans le sens de dérider une situation guinéenne passablement grippée, avec une transition qui avance masquée, qui montre des muscles à chaque fois comme réponse à toute revendication légitime, et qui vient en plus des partis politiques, de s’aliéner un partenaire qu’elle aurait pu par le dialogue associer au processus : le FNDC !

Qu’espèrent les autorités guinéennes ? Cornaquer ce pouvoir intermédiaire jusqu’à bon port en solitaire ? Mamadi Doumbouya a-t-il un agenda caché comme lui prêtent ses adversaires ? Quelle transition d’ailleurs avec des politiciens bâillonnés et une société civile qu’on intimide ?

Avec cette dissolution du FNDC, la junte guinéenne aurait voulu alourdir davantage l’atmosphère déjà pesante, qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. C’est désormais l’escalade et dans cette Guinée, où pratiques politiques et surtout pré et post-élections sont consubstantielles avec violence et victimes, il est encore temps de rectifier le tir et le CNRD le peut, s’il est vraiment venu pour implémenter des valeurs cardinales de façon pérenne .

La REDACTION

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