Ouagadougou ce 28 janvier 2025 aura des allures d’une capitale chômée et payée. En tout cas, d’une ville en effervescence, de par le fait des Wayiyans (IB boys) lesquels ont sonné le cor depuis le samedi dernier pour inviter les Ouagavillois et ceux d’ailleurs à manifester, à la veille du divorce officiel de l’AES d’avec la CEDEAO.
Déjà, une délégation nigérienne a été accueillie à Ouaga pour cette «mobilisation historique du 28 janvier 2025». Ladite délégation cornaquée par Mohamed Doro, président du comité de soutien à l’Alliance des Etats du Sahel pour une conscience patriotique (COSAES/CD), se dit honorée de participer à cet évènement.
Le dimanche 26 janvier, 48 heures avant, les ministres des Affaires étrangères de l’AES ont tenu un conclave à Ouagadougou, pour examiner les détails de cette séparation et les tenants et aboutissants. Il ressort du communiqué final, que le Mali-Burkina-Niger ont «une convergence de vue sur l’approche globale des négociations avec la CEDEAO dans l’intérêt supérieur des populations». «L’adhésion massive et spontanée des populations africaines à cette vision» de l’AES.
En rappel, annoncée le 24 janvier 2024, la rupture d’avec la CEDEAO, a fait l’objet de tractation, de chassés-croisés diplomatiques de la part de la CEDEAO (avec les présidents Faure Gnassingbé et Diomaye Faye) pour ramener le trio dans le giron CEDEAO. Las !
Un moratoire avait été donné à la Confédération de l’AES, lequel a expiré et nous voilà la veille de la date butoir, le jour J : le 29 janvier 2025 !
C’est une date charnière, une date de bascule, car d’un côté, on a une CEDEAO qui, jusqu’au bout aura cru que les 3 pays ne franchiront pas le Rubicond. Une CEDEAO, qui a laissé la porte entrebâillée, au cas où les sortants rétropédaleraient. De l’autre côté, une AES qui, dès le départ et jusqu’au bout aura tenu mordicus à poursuivre sa dynamique ! Advienne que pourra ! Et dès demain 29 janvier 2025, il y aura effectivement les 2 entités qui seront appelées à coexister et même à coopérer. Le Ghana a d’ailleurs dépêché un envoyé spécial auprès de l’AES pour «défendre» son corridor maritime. Des velléités d’effet domino existent par le Tchad et le Togo…
Il est certain qu’un tel divorce ne sera pas un long fleuve tranquille. Des questions devront être réglées avec affinement liées aux organisations de la CEDEAO existant dans ces 3 pays, leurs ressortissants qui y travaillaient… Mais cette séparation à coup sûr aura un impact sur la CEDEAO, car sur les 12 membres restants, l’entente n’est pas la chose la mieux partagée. Et le prochain sommet de la CEDEAO, nous situera davantage sur l’avenir de cette organisation sous-régionale, au creux de la vague actuellement.
La REDACTION
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