Djibrill Bassolé évacué à l’hôpital Foch :  Soulagement et  reconnaissance aux autorités

Djibrill Bassolé évacué à l’hôpital Foch : Soulagement et  reconnaissance aux autorités

«Il était temps ! Enfin ! Nous sommes soulagés» tel un mantra, ces bouts de phrases reviennent dans la bouche des proches du général Djibrill Bassolé, l’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, évacué ce 29 janvier 2020 aux aurores à Paris, pour une prise en charge d’un cancer du péritoine. L’image d’un Bassolé au visage émacié, qui est devenue virale sur la toile, a ému plus d’un et a contribué à attendrir les cœurs.

Depuis près de 4 ans, en fait, dès le début de ses ennuis judiciaires consécutifs au coup d’Etat du 16 septembre 2015, sa famille politique, la NAFA, ses avocats, des Burkinabè et l’opposition ont donné de la voix pour que le 1er général de gendarmerie du Faso puisse aller se soigner à l’extérieur.

Mics-Macs, liberté-résidence surveillée, supposées promesses diverses, le dossier Djibrill Bassolé n’est pas simple, de par l’envergure de l’intéressé.

Cerveau du putsch comme le croient certains ? De mèche avec les terroristes ? En tout cas, son évacuation a posé moult problèmes et même ses avocats n’y comprennent rien. Finalement, après un séjour médical en Tunisie en mars 2019, pour revenir le 5 mai, Djibrill Bassolé fera des vas et viens entre la MACA et l’Hôpital de Tengandogo de Ouagadougou. Hélas, son état de santé n’a pas semblé s’améliorer. Et seuls des soins en France étaient la seule éventualité salutaire. Mais là encore, il faudra patienter, et surtout que de nombreuses voix prient les autorités de concéder à cette évacuation.

Le pinacle des suppliques pour qu’il aille en France a été poussé par sa fille Yasmine le 10 septembre 2019.

En fait, si le dossier Bassolé cristallise passion et rancœurs, c’est sans doute le côté politique de l’homme qui les suscite. Nanti d’un long compagnonnage avec Blaise, très relationné depuis le Qatar jusqu’en France, en passant par la Côte d’Ivoire et le Togo, on n’a pas été ministre des Affaires étrangères, médiateur conjoint de l’ONU-UA au Darfour, envoyé spécial de l’OCI au Mali et au Sahel, et surtout patron africain des frères invisibles du compas et de l’équerre pour rien.  Avec donc un tel CV bien étoffé, des moyens conséquents et un parti politique la NAFA, Djibrill Bassolé, qui a eu la tentation de Kosyam, ne pouvait que forcement déranger. Est-ce la politique qui lui a valu ses déboires judiciaires ? Avait-il échafaudé un plan pour s’évader ?

Ouf, entend-t-on de part et d’autre même si son avocat français Me William Bourdon, aurait voulu qu’il soit évacué plus tôt et évoque un « ralliement de planètes », et surtout l’intervention de la France pour ne pas dire d’Emmanuel Macron pour cette évacuation.

Soulagement de ses partisans, mais aussi reconnaissance aux autorités burkinabè qui ont eu une oreille attentive aux divers appels en faveur de l’enfant terrible de Réo.

30 millions, c’est la caution qu’il a payé pour pouvoir séjourner à l’hôpital Foch de Paris, car condamné à 10 ans dans le procès du putsch, Djibrill Bassolé posait aussi un cas de jurisprudence. Fallait-il laisser un prisonnier aller se soigner à l’extérieur ? Comment se prémunir contre une éventuelle fuite ? C’est ce qui avait d’ailleurs torpillé une possibilité d’évacuation en Turquie, il y a quelques mois de cela.

A présent, on ne peut que souhaiter qu’il recouvre la santé et revienne au Burkina.

La REDACTION

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