Djibrill Bassolé, Limam Chafi et Bin Ahmed Al Misnad, médiateurs dans le dialogue tchadien   : Mission complexe pour 3 experts es crises

Djibrill Bassolé, Limam Chafi et Bin Ahmed Al Misnad, médiateurs dans le dialogue tchadien  : Mission complexe pour 3 experts es crises

Le Burkinabè Djibril Bassolé, assis à côté du Mauritanien Limam Chafi et conseiller du président nigérien, Mohamed Bazoum, est une image (capture d’écran) qui est devenue virale au Burkina. Pour des raisons liées au fait que l’ex-chef de la diplomatie du Faso est parti du pays pour des soins médicaux en France et n’est plus revenu, il y a plus d’an.

Chafi est aussi connu de façon pelliculaire par les Burkinabè pour avoir été un facilitateur dans la libération de nombreux otages au Sahel, en tandem d’ailleurs avec le même Bassolé. Mais l’homme était tellement discret.

Le 3e Mohamed Bin Ahmed Al Misnad est le conseiller sécurité nationale de l’Emir du Qatar, et c’est dans ce pays du Golfe persique qu’ont eu lieu les pourparlers pour la tenue de cet arbre à palabre inter-tchadien qui s’ouvre ce matin, sans certains regroupements politico-rebelles et l’emblématique conglomérat de la société civile Wakit Tama.

Il n’y avait pas meilleur choix que ces 3 personnalités disons-le tout net car chacun d’eux a un pédigrée et des qualités intrinsèques que requiert un tel job et c’est sans doute ce qui a guidé leur choix. Lorsqu’on prend le Qatari Bin Ahmed Al Misnad, le sécurocrate du n°1 de cette monarchie arabe, il est sans doute celui qui détient tout en matière de manœuvre de l’Emir, son plus que Sherpa et à Doha ayant été les yeux et les oreilles de l’Emir, il était à la baguette lors des pourparlers et le sera à N’Djamena. Et enfin, il détient le nerf de cette guerre feutrée qu’est ce dialogue national pour aboutir à la paix. Un tel forum, ça coûte, la paix a aussi un prix.

Dhibril Bassolé, sahélien, pur jus, connaît le sujet tchadien pour l’avoir suivi aussi dans la capitale du Qatar, pays qui l’a adopté et où il a ses entrées chez l’Emir. C’est le plus Qatari des Burkinabè, et n’eut été ce petit pincement chez certains Burkinabè lié au fait qu’il est censé être en check up médical en France, alors qu’il est au Tchad pour un boulot aussi prenant, n’eut été cette parenthèse, les Burkinabè savent bien que l’homme est dans son élément. Et il est «bon» dans ce domaine comme dirait le Burkinabè lambda. Il a joué ce rôle au Togo, en Côte d’Ivoire, en tant que missi dominici de Blaise Compaoré. Aujourd’hui, il l’est au nom de l’Emir du Qatar.

Limam Chafi, connu comme le loup blanc par Radio-trottoir ou à travers les images ou les articles par les Burkinabè, et plusieurs otages occidentaux libérés au Sahel, l’est pour avoir été la courroie de transmission entre son ex-employeur, Blaise Compaoré et les ravisseurs. Polyglotte, il parle 9 dialectes utilisés au Sahel, il est connecté à plusieurs responsables rebelles ou de katibas et possède un sens aiguisé des négociations. Ce qui en fait un allié indispensable dans le Sahel inextricable.

A ce rendez-vous entre frères tchadiens pour cimenter la cohésion nationale, il ne sera pas de trop. Pourront-ils Bassolé- Chafi et Bin Al Misnad par la magie de la diplomatie faire venir à cette table ronde, des rebelles telles le FACT, ou un groupe comme Wakit Tama ? Que diront-ils au parti politique, les Transformateurs de Succès, Masra que le trio de médiateurs a d’ailleurs reçu par 2 fois, d’abord pour le dissuader de ne pas troubler ces assises par un rassemblement de ses militants au Palais du 15 janvier, et une deuxième fois ce 21 août dernier afin de le convaincre d’assister à ce cénacle ?

Un Masra qui goguenard affirme qu’à cause de ces rencontres, il a «évité le chaos qu’il aurait pu faire» lors de ces assises.

Et actuellement, les principaux écueils qui se dressent devant ces 3 experts en médiation sont les exigences du même Succès Masra, que sont la révision de la liste des participants (pléthorique pour certains groupes non représentatifs et pas assez pour d’autres) et le retour de Goukouni Weddeye, comme facilitateur, rôle d’ailleurs que ce dernier a joué au début des pourparlers.

Le FACT aussi est un caillou dans les souliers de ces médiateurs es-crises, car même le Niger a tenté début août de tempérer les ruades du Front pour l’alternance et le changement au Tchad (FACT) cette rébellion, la même qui a fait le coup de feu mortel contre le maréchal Déby, une tentative du trio restée infructueuse, situation d’ailleurs corsée, d’autant que le FACT n’est pas signataire de l’Accord de Doha, et surtout a fait jonction avec Wakit Tama.

Et alors que ce dialogue qui peine à agglomérer tous les protagonistes qui comptent au Tchad s’ouvre ce matin du 23 août, dans le Tibesti, les éléments du CCMSR, organisation rebelle qui n’a pas aussi apposé sa signature sur l’Accord de Doha, ces combattants du CCMSR ont foulé de nouveau le sol tchadien, et ne sont visiblement pas animés de sentiments pacifiques même s’ils sont suivis par des avions tchadiens et français.

Un dialogue inclusif qui connaît quelques ratés à l’allumage, voilà ce à quoi sont confrontés Bassolé-Chafi et Al Misnad. Confirmeront-ils le talent qu’on leur crédite en la matière, en transformant ce conclave en réussite ?

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR