Données démographiques : Tout Burkinabè sera identifié par un numéro unique électronique

Données démographiques : Tout Burkinabè sera identifié par un numéro unique électronique

Il s’est tenu les 15 et 16 mars, à Ouagadougou, un atelier national portant sur l’Identifiant unique (IU) électronique de la personne. Organisée par le Ministère du développement, de l’économie numérique et des postes, cette rencontre a eu pour but de définir un schéma précis et consensuel de la mise en place d’un IU au Burkina Faso. Il ressort de cet atelier une feuille de route de mise en place de ce procédé d’identification.

Centraliser via une seule base de données l’ensemble des éléments d’identification des personnes, qu’elles soient nationales, résidentes ou passagères, est l’objectif recherché par la mise en place d’un identifiant unique électronique de la personne. A travers cette initiative, le gouvernement burkinabè entend résorber les difficultés liées à une gestion maîtrisée de l’identification des personnes, ce qui est essentiel à la mise à disposition des données démographiques et économiques fiables. Pour le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Béouindé, au regard du contexte mondial et sous-régional actuel caractérisé par l’insécurité sous toutes ses formes, la maîtrise de l’identité des personnes est une nécessité absolue pour le développement socioéconomique du Burkina Faso. «Dans sa phase opérationnelle, l’identifiant unique de la personne est un dispositif qui permettra, sans nul doute, de maîtriser les mouvements de la population de nos villes et campagnes, d’accroître la sécurité dans nos cités et de fiabiliser davantage, non seulement les transactions électroniques, mais aussi, les actes administratifs, notamment l’état civil au sein de nos communes», a affirmé le maire de la ville de Ouagadougou. Par ailleurs, force est de signaler qu’à ce jour, par manque de certificat de naissance, plus de 6 millions de Burkinabè sont dans l’incapacité de produire une preuve de leur identité. Et selon la représentante du représentant-résident de la Banque mondiale, Aguiratou Sawadogo/Tinto, le défaut d’enregistrement à l’état civil prive des citoyens de leurs droits les plus fondamentaux comme l’accès à l’éducation ou encore l’accès aux services sociaux de base. Au titre des participants à cet atelier de réflexion sur la mise en place d’un identifiant unique de la personne, on pouvait remarquer la présence d’Indiens, de Rwandais, et d’Estoniens, ayant fait le déplacement à Ouagadougou pour partager leurs expériences de ce procédé d’identification dans leurs pays respectifs. «La mise en place de l’identifiant unique nous permettra de réaliser des économies substantielles. Et à titre d’illustration, la revue des listes électorales au Burkina Faso coûte, à elle seule, environ 7 milliards de FCFA inscrits régulièrement dans le budget de l’Etat, lors des scrutins nationaux et la mise en place de l’identifiant unique à travers une seule base de données consolidée éviterait à l’Etat la répétition de la révision des listes électorales et par conséquent, d’économiser d’énormes moyens qui pourraient être affectés à d’autres secteurs», a laissé entendre Hadja Ouattara/Sanon, ministre du développement de l’économie numérique et des postes. En outre, l’atelier de deux jours a abouti à la définition d’un projet de feuille de route de mise en place de l’IU de la personne au Burkina Faso. Ce projet de feuille de route prévoit l’installation d’un comité de suivi qui procédera à son tour, à la mise en place du conseil national et de l’autorité de l’IU de la personne. Représentant le Premier ministre, la ministre en charge de l’économie numérique, a indiqué, lors de la cérémonie de clôture, qu’il convient d’adapter les instruments juridiques en vue de prendre en compte le caractère officiel d’une déclaration numérique et unique de la personne pour ainsi renforcer la citoyenneté, mieux asseoir le jeu démocratique et accroître l’efficacité de l’Etat en matière de gouvernance et de prospective. En somme, les recommandations ont porté sur 2 points, à savoir la mise en place de façon inclusive du comité de suivi et la prise de toutes les mesures favorisant la mise en œuvre diligente de l’IU de la personne.

Larissa KABORE

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