Dorothé Sossa, nouveau président de la Cour constitutionnelle au Bénin : Pourra-t-il exercer un devoir  d’ingratitude envers Talon en 2026 ?

Dorothé Sossa, nouveau président de la Cour constitutionnelle au Bénin : Pourra-t-il exercer un devoir  d’ingratitude envers Talon en 2026 ?

Si la qualité et la compétence d’un grand juge se mesurent à l’aune de son parcours national et international dans les méandres juridiques, alors Dorothé Sossa du Bénin en est un, lui qui vient d’être porté ce 6 juin 2023 à la tête de la Cour constitutionnelle, après la prestation de ses 7 juges au palais de la Marina.

Patron de l’OHADA de 2011 à 2019, ministre de la Justice et ensuite de l’Enseignement sous Mathieu Kérékou, version Renouveau démocratique, facilitateur dans le dialogue politique, après les élections de 2019, boycottées par l’opposition…

A vrai dire, il ne fait pas partie du petit cercle du chef de l’Etat, Patrice Talon, ce dernier l’apprécie pour sa compétence, sa pondérance, même si certains voient dans cette promotion à la tête des Grands sages une récompense du président-sortant.

Le sentiment qui se dégage après ce toilettage de fond en comble de cette grande juridiction est que le chef de l’Etat poursuit sa réforme du Bénin entamée lors du 1er mandat qu’il poursuit à ce second depuis mars 2021. Et concernant justement cette Cour, si la précédente était dite acquise à Talon, car les 4 juges sont nommés par le parlement et les 3 autres par le président de la République, pour ce coup-ci, avec l’avènement d’un parlement qui a pris des couleurs depuis l’entrée de l’opposition, ça change au niveau de cette cour. En tout cas, contrairement à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) qu’on dit instrument de destruction des opposants, la Cour constitutionnelle, avec Sossa à sa tête semble équilibrée.

Une Cour constitutionnelle, dont le plat de résistance sera la gestion des élections législatives et présidentielle de 2026. La plus haute juridiction du Bénin est attendue sur ce terrain, quand on sait que les litiges pré et post-électoraux ont toujours existé dans ce pays et même qu’en 2019, a créé des échauffourées mortelles au Nord du Bénin.

Pour les législatives, 2026, verra-t-elle l’entrée d’autres opposants à l’hémicycle à l’image des Démocrates actuellement ? Si Talon respecte sa parole et n’est pas pris par le virus du 3e mandat en 2026, il lui faudra un dauphin, quelle sera l’attitude des 7 juges vis-à-vis de celui-ci ? L’impartialité et la protection des droits et libertés des citoyens seront des prismes par lesquels cette Cour conduite par Sossa sera jaugée. «Vous m’avez nommé, mais, je ne vous connais pas», tel est souvent ce que disent ces juges inamovibles à leur prince qui les a promus. Sossa pourra-t-il faire preuve de devoir d’ingratitude à l’égard du président Talon ?

La REDACTION

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