Un nouveau pas vient d’être franchi dans le dossier «Charbon fin». Dans la journée du mercredi 22 juillet dernier, les deux experts commis à l’examen de la cargaison ont prêté serment. C’est le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou qui a abrité cette cérémonie. Désignés, il y a près de trois mois (le 5 mai 2020) par les protagonistes, Moussa Gomina, ingénieur et Docteur d’Etat en sciences physiques et Joël Ilboudo, métallurgiste auront la lourde tâche de procéder à des prélèvements et des examens pour «déterminer la nature et la composition des matériaux contenus dans les cargaisons et d’apporter des précisions sur la teneur des substances minérales» objet de la controverse depuis le début du procès.
Témoin du serment des deux experts, qui ont «juré d’accomplir cette mission avec honneur et dévouement», le procureur a demandé au président du tribunal d’agréer cette prestation de serment avant de souligner que selon la règle des juridictions, ces deux experts travailleront sous le contrôle d’un juge et d’un magistrat.
A sa suite, le juge a tenu à rappeler la hauteur de la mission qui est la leur. «Le tribunal a placé sa confiance en vous. La plupart du temps, on a recours à des personnes de l’extérieur. Pour nous, c’est une manière de promouvoir l’expertise locale. Dans ce dossier, il y a des pressions. Il y aura peut-être des appels téléphoniques. La pression peut même aller jusqu’à votre vie privée. Il faut surmonter cette pression. On a confiance en vous et on n’hésitera aucun instant à vous soutenir», a-t-il rassuré.
Dans ses premières déclarations, Moussa Gomina dit avoir pris la pleine mesure de la mission à eux confiée. «Nous sommes des personnes techniques. Nous nous en tenons à ce qui nous a été confié dans le cadre du jugement, à savoir, procéder à toutes les analyses nécessaires pour déterminer la nature et d’autres caractéristiques des matériaux en question», a-t-il précisé.
Notons que les deux experts disposent de trois mois pour produire le rapport d’expertise minière. Quant aux frais inhérents à ce travail, ils seront supportés par la société minière Iamgold Essakane SA.
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