Petitement mais sûrement, on s’achemine vers la compilation totale et la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle par la CENI. Le tout devrait être bouclé dans la matinée de ce 26 novembre. Déjà, avec plus de 80% de communes compilées, les tendances lourdes se dégagent, du moins, un trio est en tête de gondole, respectant certains pronostics et même le sondage d’Apidon. Roch ouvre la marche, suivi de Eddie et Zèph clôture. Les 10 autres postulants au palais de Kosyam se partagent la portion congrue, c’est-à-dire des pourcentages marginaux.
Sauf séisme politique d’une grande magnitude, le président sortant devrait l’emporter au 1er tour, en améliorant même son score de 2015.
Le «Win Vouka» ou un coup K.O, tant sériné lors des meetings et tant désiré par tous les présidents sortants, un second tour étant des plus périlleux, le coup K.O, se profile donc inéluctablement. Restera le match dans le match, entre Zèph et Eddie. Deux alliés, mais qui se disputent en sourdine le poste de n°1 de l’Opposition.
En effet le président de l’UPC est l’actuel chef de file de l’Opposition, s’il n’obtient pas la pierre philosophale kosymanienne, il devrait se battre pour se maintenir à son statut d’opposant n°1. Mais le retour du CDP ne lui facilite pas la tâche. Le cornac de l’ex-parti majoritaire Eddie Komboïgo, pour qui ce double scrutin est une sorte de training, d’entraînement dans l’optique de 2025, vise en second plan, le poste qu’occupe Zèph, et s’il parvenait à endosser les habits du chef de file de l’Opposition, ce serait vraiment le retour du CDP. D’où l’attente des résultats des législatives, lesquels, sous réserve des chiffres officiels et provisoires de la CENI émanant déjà des CEPI (Lire page 5), les démembrements provinciaux de la CENI, selon ces données, la majorité des sièges revient au MPP et ses alliés, notamment le NTD, le RPI et autre APR/Tiligré.
Que ce soit sur les listes provinciales ou nationales, la formation au logotype de Soleil levant devrait frapper fort. Dans les provinces c’est toujours 1 député au minimum, voire 2 ou même 3, exception faite de l’Oubritenga et de la Bougouriba avec zéro pointé pour le MPP.
Forte percée aussi du NTD parti-satellite à forte gravitation mppiste (lire page 5) qui caracole avec près d’une dizaine de sièges, (soit le double de 2015) grappillés au nez et à la barbe de son allié le MPP. Son président Vincent Dabilgou a de quoi pavoiser, ainsi que … Simon Compaoré.
D’autres partis tels le RPI, MBF, CNP scissipares de l’UPC ou du MPP, ont montré leur représentativité avec quelques individualités comme Zambendé Théodore (CNP), Daouda Simboro (MBF), Sarada (CNP) tous des transfuges très forts de l’opposition ou de la majorité qui ont joué leur équation personnelle et qui sont sortis victorieux.
Les leçons préliminaires de ce scrutin est que le MPP semble être le grand gagnant en attendant les contentieux. Ensuite beaucoup de candidats (présidentielle ou législatives) se sont fourvoyés sur leur «popularité» et ont confondu selon le mot du président du CSC «le nombre de Like sur Facebook et l’assise électorale…facebook n’étant pourtant pas une circonscription électorale». La CENI devra aussi revoir de fond en comble sa copie en matière de gestion de scrutin sur le terrain pour épargner aux électeurs tous ces désagréments constatés, et crédibiliser davantage les votes au Burkina Faso.
Zowenmanogo ZOUNGRANA
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