Double scrutin au Ghana : Tradition démocratique respectée, rien qu’en mémoire de Rawlings !

Double scrutin au Ghana : Tradition démocratique respectée, rien qu’en mémoire de Rawlings !

 Rien que pour honorer la mémoire du père de la démocratie ghanéenne Jerry John Rawlings (JJR) disparu le 12 novembre dernier, ses compatriotes, à commencer par les hommes politiques se devaient que le double scrutin d’hier 7 décembre se déroule selon une tradition bien ancrée depuis 1992 : des élections propres, apaisées et transparentes !

Tradition dans le mode de gouvernance mais également dans les affrontements politiques, où depuis ces années 90 où le flight captain a nettoyé les écuries publiques du pays, et ce sont 2 formations politiques le Nouveau parti démocratique (NPP) et le Congrès démocratique national (NDC) qui se toisent, et s’alternent au palais présidentiel.

Pour cette cuvée électorale 2020, sur la douzaine de candidats, c’est deux principaux briscards qui se retrouvent face-à-face : le président-sortant (74 ans) du NPP et son challenger John Dramani Mahama (64 ans) du NDC, deux hommes qui se disputent le pouvoir suprême pour la 3e fois. En 2012 et 2016. Dramani qui avait joué à l’intérim après le décès de John Atta-Mills avait battu l’actuel président qui fera sonner le carillon de la revanche en 2016 en battant le champion du NDC.

Les 17 millions de votants ont accompli leur devoir de citoyen pour élire les 275 députés et le président de la République. Dans le calme, malgré la présence de l’armée dans la Volta, cette partie du territoire, frontière au Togo ou de légères velléités de sécession se font de temps en temps sentir, une région favorable au NDC, et où le taux de participation pourrait être faible. Malgré hélas l’incident  gravissime de la fusillade à Kasoa à Accra qui aura fait 4 blessés. Qui de Akufo-Addo ou de Mahama remportera la majorité des suffrages ?

Le sortant a quelques embellies à son actif, en matière de relative santé économique, même si la Covid-19 est venue enrayée, le Ghana reste toujours tantôt la 2e ou la 3e force économique de l’espace CEDEAO, le CEDI la monnaie locale ne s’est pas trop effondrée, la gratuité des lycées est une réalité, il y a une timide industrialisation, une prime au sortant érodée par la question sécuritaire, le Ghana étant frontalier du Burkina, et des accusations de népotisme.

Quant au porte-étendard du NDC, Dramani, il connait des problèmes au sein de son parti, divisés entre les pro-Atta-Mills et les pro-Rawlings. Un Rawlings qui avait déjà prédit la défaite de Dramani depuis septembre 2019 dernier, soit plus d’un an avant le scrutin.

Le charisme et l’envergure de Rawlings n’existant plus, et avec un NDC traversé de courants centrifuges, il n’est pas évident que Mahama Dramani puisse déloger Akufo-Addo de la présidence.

Du reste, il est même dit que Dramani avait hésité à se porter candidat, préférant attendre 2024 ou 2028, il n’a que 64 ans actuellement.

Mais au-delà de toutes ces considérations sur le gagnant et le perdant, nul doute que l’ex-Gold Coast nous administrera encore beaucoup de leçons politiques avec ce double scrutin. Une anomalie dans la sous-région, où les contestations, les conflits post-électoraux, et les 3es mandats sont devenus le sport favori des princes. Mais un must pour la démocratie .

 Sam Chris

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