Double sommet CEDEAO-UEMOA : à quelle sauce seront mangés les trois «indésirables» ?

Double sommet CEDEAO-UEMOA : à quelle sauce seront mangés les trois «indésirables» ?

La situation sociopolitique qui prévaut dans la sous-région ouest africaine sera de nouveau au menu d’un double sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ce week-end. 

A quarante-huit heures de ce cénacle qui étudiera la situation au cas par cas, les trois pays dirigés par des militaires que sont le Mali, la Guinée et le Burkina Faso retiennent leur souffle. En effet, si le Mali, frappé de plein fouet par de lourdes sanctions  (politiques et économiques) des deux organisations connaît déjà son sort, la Guinée et le Burkina Faso,  qui bénéficient jusque-là d’une main bienveillante des chefs d’Etat de la CEDEAO pourraient voir les choses se durcir.

 Après le moment de répit arraché au terme de conciliabules et de séances de travail avec les missi dominici de l’organisation, ces deux pays sont de nouveau sur le gril. A l’image du Burkina Faso, la Guinée a opté pour une transition d’une durée de 36 mois. Sur ce calendrier jugé «trop long» par la CEDEAO, les autorités des deux pays n’entendent rien lâché ni concédé et semblent prêtes à aller au bras de fer. Les ministres porte-paroles des gouvernements burkinabè et guinéen (Lionel Bilgo et  Ousmane Gaoual Diallo) ont déjà planté le décor et rué dans les brancards. Pour eux, la tenue d’élection n’est pas une priorité dans la situation actuelle des deux nations et il n’est pas question de se laisser dicter un chronogramme qui ne tient pas compte des réalités et du contexte. Ce samedi 4 juin 2022, Accra devra donc décider du sort à réserver à ces «indésirables». Jusque-là les partisans de la ligne dure ont vu leur ardeur tempérée par les plus conciliants. Va-t-on assister à un statuquo où va-t-on durcir le ton ? Nul ne saurait prédire avec exactitude ce qui sera décidé lors de ce double sommet d’Accra. Mais, de plus en plus, la CEDEAO perçue par les populations comme un instrument au service des chefs d’Etat joue sa crédibilité et devra mesurer le pour et le contre de ses décisions pour éviter de se mettre à dos les peuples. Pour ce faire, elle devra adopter des méthodes  efficaces de prévention de crises pour éviter de jouer au pompier de service. Aujourd’hui, il n’est nul besoin de rappeler à nos princes de la CEDEAO que ramer à contre-courant des aspirations de ces populations qui ne se reconnaissent pas dans ces décisions ne pourrait la conduire inexorablement vers une mort certaine. Il devient donc impératif d’opérer un changement de paradigme. Dans ce sens, ce double rendez-vous pourrait donc constituer une aubaine pour arrondir les angles, arracher un compromis et  ramener la sérénité dans cet espace jadis montré en exemple. Cela passe par une levée des sanctions et une reprise des discussions avec le Mali et aussi avec ces «trois juntes» qu’il ne faut pas absolument bannir.

La rédaction

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