DPG des premiers ministres Ouédraogo au Burkina Faso et Sonko au Sénégal : Exit le fatum, cap sur le souverainisme à tout crin !

DPG des premiers ministres Ouédraogo au Burkina Faso et Sonko au Sénégal : Exit le fatum, cap sur le souverainisme à tout crin !

Quasi simultanément ce vendredi 27 décembre 2024 à Ouaga et à Dakar, deux nouveaux premiers ministres Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo du Burkina et Ousmane Sonko du Sénégal ont livré devant les députés chacun en ce qui le concerne, son Discours de politique générale (DPG) pour le quinquennat à venir.

Et il n’y a pas que la concordance du timing, ni la jeunesse des deux chefs de gouvernement qui rapprochent ces grands oraux, mais c’est surtout la tonalité des discours, où on a perçu des visions communes, signe des temps, des valeurs cardinales qu’ils partagent. Evidemment, chaque premier ministre a ses problèmes domestiques et ses chantiers spécifiques.

Ainsi, si au pays de la Teranga, il est question d’abroger la loi d’amnistie sur les violences préélectorales ouvrant le chemin à des poursuites contre l’ex-pouvoir de Macky Sall, on se demande si la même amnistie qui avait permis à Ousmane Sonko et Diomaye Faye de sortir de la prison et étrenner le pouvoir, si elle rétroagit, les 2 têtes de l’Exécutif  retourneront-ils à Rebeuss (prison) ?

A contrario, au pays des hommes intègres, c’est plutôt une loi amnistiante qui est concoctée pour libérer sous conditions les putschistes militaires de septembre 2015, en l’occurrence, le général Diendéré et Cie.

Pas de chasse aux sorcières ni de vendetta personnelle à Dakar, et pas de prime à l’impunité, ni une mise entre parenthèse des victimes du putsch d’il y a 10 ans entonne-t-on aussi à Ouaga. Loi d’amnistie par-là, suppression de celle-ci par-ci !

L’analyse comparée pourtant montre d’autres similitudes : les jonctions des 2 speechs ont trait d’abord aux fermetures des bases étrangères, principalement françaises. Au Burkina, C’est fait depuis 2023, à Dakar, les soldats tricolores font leurs paquetages actuellement.

Place Soweto de Dakar, Ousmane Sonko a évoqué l’industrialisation du Sénégal, pour apporter de la valeur ajoutée à l’économie, par la création d’emplois, et ceci dans les 8 pôles territoriaux du pays. Au quartier Baonghin de Ouagadougou, son homologue Jean Emmanuel Ouédraogo ne dit pas autre chose quand il fait référence aux usines qui vont essaimer au Burkina, et surtout à ses chantiers titanesques.

Avec l’érection de centrales thermiques, solaires et électronucléaires comme pour dire que «la souveraineté, ce sont les Burkinabè partout plus l’électrification» pour paraphraser Lénine au congrès des Soviets de 1920. Le tout dans un paquage de 8 gros chantiers. Tous les 2 premiers ministres font référence à des choses réalistes, par la gestion saine des maigres ressources publiques, la probité et un civisme exemplaire.

A Dakar, la création d’emplois doit rimer avec la fin des rafiots bondés de jeunes, avec la mort comme horizon sur la Méditerranée, au Burkina, il faut rompre à l’assistanat qui confine à la servitude.

A 1 700 km de distance à vol d’avion, les PM Ouédraogo et Sonko, ont voulu faire passer un messager dont le substrat à bien des égards à un dénominateur commun : arracher leurs pays de la gadoue du fatum, faire comprendre qu’il n’y a pas de fatalité, cette croyance rédhibitoire sous nos frimas.

Vu le bagout, l’énergie, la conviction et l’optimisme qui se dégagent de ces 2 chefs de gouvernement, ils bénéficient d’un préjugé favorable et il faudra évidemment que les fruits tiennent la promesse des fleurs, pour que ce ne soit pas des incantations !

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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