Drame de Gbomblora  (Poni)  :Il faut sévir contre ce trafic mortifère !

Drame de Gbomblora  (Poni)  :Il faut sévir contre ce trafic mortifère !

 Les images traduisent le chaos et le bilan fait froid dans le dos. Ils sont au total 63 personnes à avoir été fauchées mortellement dans l’explosion qui a rasé le site minier de Gomgombiro dans la commune de Gbomblora, dans la province du Poni (région du Sud –Ouest).

 Au lendemain de ce nouveau drame de l’orpaillage artisanal qui endeuille toute la nation burkinabè et dont plusieurs blessés sont en soins intensifs,  la compassion et l’émotion la disputent à l’incompréhension. Face à l’indicible de ce lundi 21 février 2022, les premières mesures sont tombées. La mine est  désormais fermée jusqu’à nouvel ordre, une information judiciaire ouverte par le parquet de Gaoua et plusieurs personnes ont été interpellées.

Selon les premières informations relatives aux causes de ce drame,  un incendie dont on ignore l’origine s’est déclenché sur le marché dudit site aurifère et a touché plusieurs magasins d’explosifs stockés dans des boutiques. Il s’agit donc, selon les informations de première main, d’explosifs utilisés pour dynamiter les roches. Si  l’activité minière sur ce site était bien reconnue par l’autorité, ce qui s’y passait par contre semblait échapper au contrôle des services de sécurité. C’est connu, depuis 2018, l’utilisation de ces explosifs est interdite. Alors, comment des stocks entiers de ces explosifs  (prohibés) ont-ils pu pénétrer sur le territoire national pour ensuite être acheminés vers ce site et causé morts et désolation ?

Avant Gomgombiro, plusieurs innocents avaient déjà fait les frais de ce trafic illicite qui s’est développé dans le sillage du boom minier qu’a connu le pays des hommes intègres. On a encore en mémoire l’explosion intervenue un soir de 15 juillet 2014 au quartier Larlé de Ouagadougou et celle de janvier 2019 de Silmiyiri vers la sortie Nord de la capitale burkinabè. Pourquoi, malgré les conséquences fâcheuses de l’emploi de ces explosifs, rien n’a été entrepris pour « bannir » ce trafic mortifère ? C’est un truisme que de dire que le caractère juteux du trafic d’explosifs annihile les efforts de lutte, mais la multiplication des drames de ce genre devrait suffire pour « durcir » ce combat contre ces marchands de mort.

Jusque-là et comme à l’accoutumée, en de pareilles circonstances, l’émotion est vive et on pousse des cris d’orfèvres pour ensuite laisser libre court à cette pratique qui tue. Il revient donc aux autorités de saisir le taureau par les cornes pour que  Gomgombiro sonne le glas de ce trafic qui porte les germes de la mort.  

La rédaction

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