Duel Kaïs # Karoui en Tunisie : L’universitaire iconoclaste contre le Tycoon des médias

Duel Kaïs # Karoui en Tunisie : L’universitaire iconoclaste contre le Tycoon des médias

18,40% pour Kaïs Saied- 15,58% pour Nabil Karoui ! Les Tunisiens auraient voulu signifier aux politiciens professionnels, c’est-à-dire à Nidaa Tounes et dans une moindre mesure à Ennhada que leur temps est révolu, qu’ils s’y seraient pas pris autrement par les urnes.

Ce sont bien des presque «bleus» du marigot tunisien qui sont qualifiés pour le second et ultime tour de cette présidentielle du 15 septembre dernier : le juriste et universitaire Kaïs Saied et le magnat de la communication Nabil Karoui.

Crédités respectivement de 18,40% et de 15,58% c’est évidemment une déconvenue pour les Youssef Chahed, Abdelkarim Zbidi et autre Mohamed Abdou.

Seul le porte-étendard d’Ennhada, Abdel Fattah Mourou avec ses 10,73%, pourra jouer les faiseurs de roi. Ces résultats du 1er tour énoncés par le président de l’ISIE, Nabil Baffoum, sonnent d’abord comme un vote-sanction contre ceux qui ont hérité de la révolution de Jasmin.

Par respect pour le patriarche, BCE, mais aussi parce que le fondateur de Nidaa Tounes avait réussi à imposer la démocratie et à sauver quelques acquis des «révolutionnaires» ou plutôt des jeunes, les Tunisiens sont restés dans une relative sagesse politique. BCE mort, toutes les voies sont ouvertes, ou plutôt les Tunisiens estiment qu’il faut une tabula rasa, expurger les has been et tous ceux qui avaient fait de la politique un métier.

Exit les pro., voici venus les jours des dirigeants ex-nihilo, ou plutôt de ceux qui ne sont dans aucun système, qu’on nomme abusivement candidats anti-système. C’est une des premières leçons que dégage ce 1er tour avec l’admissibilité de ces 2 personnalités opposées dans un certain sens, mais qu’un mince fil rouge relie : la vox populi, le petit peuple, «les déshérités» pour emprunter le vocable de Karoui, mais aussi ces 2 hommes sont des fabrications médiatiques. Comment expliquer par exemple qu’un Kaïs qui n’a pas battu campagne, qui n’a pratiquement rien investi soit en tête de ce 1er tour ? Le message est clair : Basta les partis traditionnels et les politiciens habituels.

Si Karoui a pu sillonner la Tunisie, sous l’œil des caméras, Kaïs lui a dézingué pas mal de choses du système via ses prestations médiatiques. Sa campagne de porte-à-porte a également fait mouche. Tous les 2 sont des hommes du peuple, qui le leur a bien rendu.

Alors qui de l’universitaire iconoclaste qui cogne contre l’abolition de la peine de mort, l’égalité homme-femme en matière d’héritage, et le Tycoon des médias, «l’homme des déshérités», bien qu’il soit un peu de l’établissement, qui des deux succédera à BCE ? Et c’est quand le second tour ?

En attendant le cas Karoui est même un cas d’école, car en prison, on ne sait pas quelles contorsions juridiques, il faudra faire pour valider le vote, l’investire, vu que l’immunité n’est pas rétroactive.

La REDACTION

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