D’un scrutin, l’autre en perspective  Sénégal-Guinée-Côte d’Ivoire : tentations par ci et anticipation par-là

D’un scrutin, l’autre en perspective Sénégal-Guinée-Côte d’Ivoire : tentations par ci et anticipation par-là

 

De nombreuses élections en perspective pour la fin 2024 et en 2025, et déjà ça grenouille côté pouvoir, comme dans l’opposition. Ainsi, en est-il déjà au Sénégal où ce week-end, le ministre de l’intérieur le général Jean-Baptiste Tine a rencontré 123 partis et formations politiques pour opiner sur les législatives du 17 novembre 2024. Rencontre cruciale pour législatives déterminantes pour chaque coterie politique.

Après le congédiement des députés le 12 septembre dernier par le président Diomaye Faye, le défi majeur pour Benno Bokk Yakaar (BBY), l’ex-majorité ainsi que pour Yewi Asken Wi (YAW), est de grappiller une majorité, évidemment pas pour les mêmes raisons. Le premier veut imposer une cohabitation forcée à l’Exécutif, et prendre sa revanche, de la présidentielle perdue, tandis que le second veut s’imposer en nombre, afin de donner les coudées franches au duo Faye-Sonko, pour exécuter son programme, à commencer par le discours de politique général du premier ministre et le vote de la loi des Finances.

Alors, autant s’entendre sur les règles du jeu dans ce Sénégal où depuis mars 2024, un nouveau pouvoir dit de rupture est aux commandes. Et le fait que l’opposition ait claqué la porte, en dit long sur le différend qui l’oppose au pouvoir, et l’enjeu de ces législatives du 17 novembre 2024.

La présidentielle millésime 2025 en Guinée sera-t-elle avec ou sans l’actuel maître du pays depuis 3 ans, le général Mamadi Doumbouya ? Dans les rues, gargottes et salons cosy, on discute, on pinaille, tandis que les affidés du général-président sortent carrément du bois pour affirmer tout de go, qu’il le peut, malgré le corset de l’article 46 de la Charte, signée par Doumbouya en avril 2021, laquelle clause interdit cette possibilité !

C’est d’abord le ministre des Affaires étrangères Morissanda Kouyaté qui s’est épanché sur l’éventualité d’une telle candidature sur la tribune de l’OIF. Puis, ce 20 septembre 2024, le ministre des Transports, porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoul Diallo qui a lâché la question-réponse «Pourquoi pas ?» sur ce sujet, tout en précisant d’ailleurs que, ce n’est pas flouer ou usurper le pouvoir, que le général-président se fasse absoudre par les urnes ! Naturellement, les partisans, à travers OSC poussent déjà à la roue pour que le général-président ne lâche pas le peuple ! Pour l’instant, le général-président se claquemure dans un silence qui l’arrange, laissant les seconds couteaux et ouailles se démener, en attendant de voir s’il concrétisera cette tentation de Sekoutoureya !

Enfin en Côte d’Ivoire, c’est à Bonoua qu’une quinzaine de partis politiques de l’opposition ont sonné la trompette pour arrêter les règles de la présidentielle d’octobre 2025. Excepté le PPACI de Laurent Gbagbo et le FPI de Affi N’Guessan, tous se sont accordés sur 8 principes basiques pour des élections paisibles et transparentes.

Ces exigences matricielles et principielles vont de la réforme de la CEI à des réformes constitutionnelles, en passant par la refonte de la liste électorale, le redécoupage et la sécuritaire électorales.

Vieilles antiennes de l’opposition ivoirienne, ces 8 points qu’on peut appeler «l’Appel de Bonoua» sont corrélés au déroulement d’une présidentielle apaisée et sans accros. En rappel, la dernière celle de 2020 avait fait 85 victimes.

Ces 3 scrutins sont pour la Guinée, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, décisifs, car si au Sénégal, ce sont des législatives certes, mais qui scelleront le sort du pouvoir PASTEF, à gouverner sereinement ou dans le tango. En Guinée, c’est l’avenir de la Transition, avec ou sans Doumbouya, car avec comme l’a lâché un responsable de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, ce sera peine perdue, le général l’emportera. Mais, peut-on rêver d’un Doumbouya, sans le pouvoir en 2025 ?

En Côte d’Ivoire, ce remue-ménage de l’opposition à Bonoua, se ramène aussi au fait de savoir si Ouattara est oui ou non candidat pour un 4e mandat ? Car toute cette batterie de réformes, c’est pour non seulement sortir le RHDP de ses gonds, mais pouvoir biffer certaines lois jugées trop préjudiciables pour l’opposition.

 

La REDACTION

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