Echange de 2 chefs de l’EI contre des otages maliens en vue des élection : Dialogue ou négociation, et si on allait franco vers ces katibas ?

Echange de 2 chefs de l’EI contre des otages maliens en vue des élection : Dialogue ou négociation, et si on allait franco vers ces katibas ?

Le pouvoir central de Bamako, dirigé par des militaires a-t-il élargi des terroristes du groupe EI contre des otages maliens ces dernières semaines ? Sujet tabou a plus d’un titre puisqu’officiellement, «on ne parle pas à un terroriste, on le neutralise », la logorrhée logomachique des locataires de Kati, est qu’on ne négocie pas ou dialogue pas avec eux. Rhétorique similaire aussi à Ouagadougou au Burkina Faso, dirigé également par des soldats qui ont pris le pouvoir par les armes !

Et pourtant, on apprend par certains médias et par des sources sécuritaires et diplomatiques que 2 gourous de l’EI ont été libérés la semaine passée : il s’agit de Dadi Ould Chegoub alias Abou Dardar, jadis arrêté en 2021 par Barkhane et libéré par la suite parmi les 200 terroristes à l’époque contre Sophie Pétronin et l’opposant malien Soumaïla Cissé  lesquels avaient été enlèvés en 2020.

Et donc de deux pour Abou Dardar, qui vient donc de bénéficier de ce  de ce deuxième troc très usité au Sahel, et souvent nocifs pour la zone. Car on se rappelle que sitôt sortis, certains avaient repris les armes contre le Mali et le Burkina.

Le second chef de l’EI a bénéficié de cette libéralité est Omeya Ould Albakaye, lui aussi avait été fait prisonnier par Barkhane en juin 2022 et remis à Bamako. Il était le patron de la branche sahélienne de l’EI dans le Gourma malien et l’Oudalan burkinabè.

Les autorités maliennes n’ont ni confirmé ni infirmé officiellement ces informations, mais ces pratiques ne sont pas nouvelles ni au Mali, ni au Burkina.

Le président ATT la pratiquait pour libérer des otages à tour de bras, contre souvent espèces sonnantes et trébuchantes ou contre personnalités terroristes. En 2018, IBK avait pris langue avec les djihadistes et même signé une trêve électorale avec ces derniers pour pouvoir organiser les élections. Même stratégie au Burkina en 2020, pour les mêmes raisons. Et justement, à ce qu’on dit, en faisant recouvrer la liberté à ces 2 dirigeants de l’EI, groupe qui a pris le dessus sur AQMI dans certaines zones, pour ce deal donc, d’aucuns avancent un armistice pour pouvoir organiser  encore les élections en 2024, notamment à Ménaka, et plusieurs autres localités, mais aussi suppléer au  vide que laissera la MINUSMA d’ici le 31 décembre 2023.

On comprend que le Mali officiel ne puisse pas évoquer ce sujet plus que gênant et qui confine à une négociation avec l’ennemi, mais surtout en adoptant cette posture, Bamako irrite la CMA et Cie, et tous ceux qui ont signé l’Accord d’Alger en 2015, lesquels sont combattus et souvent battus par l’EI.

Enfin, l’échange de ces 2 seigneurs de guerre de l’EI contre des otages maliens, repose avec une lumière crue, le fonds de commerce de ces katibas, la posture souvent alambiquée des autorités maliennes qui, officiellement nient tout dialogue ou négociation avec les terroristes, mais le font souvent quand il y a des élections en vue. Mais surtout la question qui tue est la suivante: faut-il négocier contre quoi avec ces terroristes puisqu’on sait que ces pratiques ont toujours eu lieu ? Autre leçon : si cette information est avérée, elle prouve que le Mali est certain que d’ici le 4 février 2024, il ne pourra pas avoir gain de cause quant à la récupération du territoire notament  le Nord et Centre pour que l’élection se déroule sur tout le pays.

Le Burkina Faso, comme le Mali devrait organiser des scrutins au plus tard    en juillet 2024, va-t-il emboîter le pas au Mali c’est dire dialoguer avec les terroristes ? N’est-il pas temps de voir au Sahel que le tout-guerre est efficace à 50 voire 60%, mais les 40% restants sont solubles dans d’autres stratégies ? Et si on allait franco vers ces katibas, en arrêtant ce sur quoi on négocie ou dialogue ? Pour ne pas répéter après Djibrill Bassolé, et si on explorait «d’autres voies du dialogue» ?  

La REDACTION

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