Edouard-Philippe au Mali : Barkhane, le verrou vital sahélien

Edouard-Philippe au Mali : Barkhane, le verrou vital sahélien

On ne savait pas que le premier ministre français possédait une fibre africaine cachée. 48 heures après avoir félicité son homologue burkinabè, Christophe Dabiré, nommé le 24 janvier courant, le voici dans une gigantesque base française de Gao, qui abrite des éléments de Barkhane au Mali.

C’est en général de guerre qu’il s’est présenté devant les 2 700 hommes et femmes tricolores positionnés dans cette ville et qui guerroient contre les katibas djihadistes toute tendance confondue.

Visite militaire certes, mais l’économie n’est jamais loin, puisque son absence crée l’humus se lequel poussent ces terroristes comme champignons après hivernage.

D’où le cachet économique donné à cette virée au pas de charge, en tout et pour tout 48 heures bien remplies : détour à l’usine de traitement d’eau de Kabala sur les rives du Niger, qui va voir injecter des millions d’Euros pour les 2 millions de riverains qui y vivent. A travers  l’AFD, la reconstruction du Mali faisant partie du volet de cette coopération. Mais dans l’urgence, cette visite premier ministérielle se veut éminemment militaire.

Depuis pratiquement un an jour pour jour, Barkhane ne fait qu’étêter les nébuleuses djihadistes. Plusieurs opérations auront permis de taper dans plusieurs fourmilières de ces terroristes.

-14 février 2017, à Boglassa à Tizawatene dans presque l’antre d’Iyad Ag Ghali, 23 terroristes dont plusieurs proches de Ghali.

– En novembre 2018 Amadou Koufa, le prédicateur peulh qui écumait le Macina tombait également sous les feux des Mirages français.

– Voici que dans la semaine, le chef djihadiste algérien

Djamel Okacha était neutralisé par Barkhane. «De nombreux chefs et membres des différents groupes terroristes ont été mis hors de combat», a laissé entendre Edouard-Philippe.

Tout en rappelant qu’il ne faudrait pas se gargariser de ces hauts faits d’armes, car ce n’est point encore une victoire totale, tout en invitant à la coopération tout azimut.

Un rappel, que doivent prendre au sérieux le Mali, mais aussi le Niger et surtout le Burkina Faso. Ce dernier, depuis plusieurs mois subit les estocades sanglantes dans le Soum, le Nord et dans l’Est non seulement aux forces de défense, mais au niveau de la population civile.

Certes, le changement au niveau des premiers sécurocrates commence à donner de petits frémissements de revers pour les djihadistes, mais, rien n’est joué et cette guerre asymétrique s’avère harassante, longue et coûteuse. Avec toujours le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), cet agglomérat de la quasi-totalité des katibas, chapeautés par Iyad Ag Ghali. Sans oublier l’Etat islamique au Sahara de Abou Walid Al Saharaoui, qui ensanglante la zone des 3 frontières (Mali-Niger-Burkina) ou encore Ansarul islam, la secte djihadiste burkinabè qui veut transformer le Soum en califat !

Il y a du travail encore au Sahara, et Barkhane en est consciente. En rendant visite aux forces spéciales pour maintenir le moral au zénith et encourager les autorités maliennes à redoubler d’effort pour appliquer le poussif Accord d’Alger (oukase de CMA à Kidal, absences de forces de l’ordre au Nord, impossibilité des patrouilles mixtes de circuler …) la France s’affiche encore en première ligne de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Il reste maintenant à la Force G5-Sahel, soit de trouver l’argent manquant pour être opérationnelles dans les plus brefs délais, soit de revoir une autre perspective. Et le Burkinabè Roch Kaboré, président en exercice de G5-Sahel doit prendre son bâton de pèlerin à cet effet.

La Rédaction

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