Fidèle à son franc parlé et connu pour l’amour profond qu’il voue au Burkina et à son karaté, Oumar Yugo a pris les rênes de la Fédération burkinabè de Karaté-do sur des chapeaux de roue en 2017. Trois (3) ans après, l’homme aura réussi deux (2) défis majeurs : rassembler tous les acteurs autour de cet art martial japonais et dans le même temps, faire des résultats. Plus que jamais adopté par ces ex-détracteurs, Yugo a été choisi par les membres du bureau actuel, les clubs, les pratiquants et les experts hier jeudi 13 août 2020 à Ouagadougou, pour un second bail.
Avant d’annoncer officiellement qu’il est partant pour un deuxième mandat de 4 ans, Oumar Yugo a présenté son bilan 2017-2020 «avec vous, pour vous». Un mandat placé sous le signe de l’unité et de la cohésion qui a donné un nouveau dynamisme au karaté-do burkinabè dont un accent particulier sur la relève.
Sur le plan administratif, l’homme dont l’apport à la discipline n’est plus à démontrer a tenu 34 réunions ordinaires et 12 rencontres extraordinaires qui ont été instaurées pour préparer les grands rendez-vous continentaux et mondiaux. Yugo a aussi fait de la restructuration de la fédération, son cheval de bataille et à cet effet, 90 clubs ont reçu officiellement leur reconnaissance administrative et fédérale. En outre, 32 clubs ont vu le jour sur l’ensemble du territoire portant le nombre à 122.
Une banque de données statistiques a aussi été mise en place pour donner plus de confiance aux performances des pratiquants pour ne plus se contenter des coupures de presse.
Si ce mandat a été une réussite selon l’ensemble des acteurs, c’est aussi grâce au travail de la Direction technique nationale (DTN) dirigée par Me Corneille Maré, promu juge mondial il y a quelques mois, une première dans l’histoire du Burkina Faso. Cette DTN est composée de commissions techniques et spéciales chargées de détecter les talents et de régler les différents litiges.
A l’international, le Burkina Faso s’est positionné non seulement sur le plan sportif mais aussi dans la diplomatie sportive. Oumar Yugo est d’ailleurs à ce titre, le président de la zone Ouest karaté-do, l’équivalent de l’UFOA-B au niveau du football, qui regroupe 15 pays de l’Afrique de l’Ouest. Il est aussi devenu chargé de marketing de l’Union des fédérations africaines de Karaté (UFAK).
Sur les tatamis, les Etalons karaté-ka ont placé le Burkina à la 10e place africaine à travers des médailles engrangées dans les compétitions sous régionales et africaines. En tout, 127 médailles toutes catégories confondues ont été récoltées selon le palmarès dressé par le DTN Corneille Maré. Des performances saluées par les plus hautes autorités du pays puisque les médaillés ont été reçus par le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sakandé et le premier ministre Christophe Dabiré.
Oumar Yugo a par ailleurs travaillé de par son charisme et son leadership à ramener dans la maison, des clubs qui s’étaient «rebellés» pour créer une structure appelée Union burkinabè des clubs autonomes de karaté (UBCAK).
C’est un taux de satisfaction de 90%, a laissé entendre Oumar Yugo. Fort de ces acquis et du travail abattu pour redorer la discipline, cet expert de la discipline depuis les années 1970 a décidé à la demande du monde du karaté-do de se présenter pour les prochaines élections. Il est d’ailleurs le seul candidat et devrait passer haut les mains le 22 août prochain. Après «avec vous, pour vous» en 2017, Yugo revient avec «Ensemble, plus loin» pour 2020-2014.
Plus qu’un concept, c’est une approche qui repose sur la vision d’Oumar Yugo pour un karaté-do plus présent sur le continent et dans le monde entier. Ce programme se base sur 4 axes majeurs autour du renforcement et des performances de la pratique du karaté-do au Burkina.
S’il est élu, ce qui le sera d’ailleurs, l’opérateur économique membre de la Chambre de commerce et d’industrie va poursuivre la réorganisation des structures. Il s’agira de montrer comment tenir un club et pourquoi il faut poser les bases d’une PMI-PME pour une indépendance financière.
« Ensemble, plus loin », de concert avec d’autres fédérations sœurs ambitionne de mener un lobbying devant aboutir à une prise en charge trimestrielle (fut-il modeste) des athlètes de haut niveau, retenus généralement en équipe nationale. Au-delà de l’aspect financier, Oumar Yugo envisage de placer les meilleurs dans les grands centres sports-études pour encourager les parents à accepter la pratique de cette discipline par leurs enfants. La direction technique nationale sera réorganisée pour la rendre plus performante. «Ensemble, plus loin» pour le candidat, est une forme de responsabilisation des pratiquants quel que soit le lieu et le niveau de pratique.
C’est un slogan qui en dit long sur les ambitions d’Oumar Yugo et de l’équipe qu’il compte conduire. «Mais cela ne pourrait se faire sans la fraternité, l’engagement collectif et individuel et la sincérité», a expliqué le candidat avant d’inviter les clubs à accepter tous ceux qui s’étaient retirés et qui sont en train de revenir pour réintégrer la maison.
Ancien DTN, Oumar Yugo a été porté en mai 2017 à la tête de la fédération avec 98% des voix. Il est aussi chef d’entreprise, opérateur économique disposant d’un carnet d’adresses bien fourni qui a ouvert et ouvrira des perspectives pour le karaté-do burkinabè.
Hamed JUNIOR
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