Election présidentielle en Côte d’Ivoire : L’opposition en rang serré contre Ouattara

Election présidentielle en Côte d’Ivoire : L’opposition en rang serré contre Ouattara

Dans la nuit du 24 au 25 septembre 2020, 9 compagnons de Soro Guillaume ont été libérés sous conditions mais libres. Ils avaient été arrêtés dans l’affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat en fin décembre dernier avec 10 autres compagnons. Certes, cette libération est une petite victoire pour le clan Soro, car il a fait flancher le président Alassane Dramane Ouattara. Mais ne vient-elle pas un peu tard à un mois des élections ?

N’est-ce pas une manière pour le candidat du RHDP, ADO, dont le 3e mandat est controversé de s’attirer les bonnes grâces des populations en ces périodes de campagnes électorales ? Si c’était le cas, pourquoi n’avoir pas accordé cette libération aux autres détenus pro-Soro arrêtés pour les mêmes faits et qui croupissent dans les geôles.

C’est dans cette atmosphère de Noël avant l’heure chez le clan Soro, que l’opposition se prépare à barrer la route au candidat-président sortant, Alassane Dramane Ouattara. Après donc l’appel à la désobéissance civile lancé… par le candidat du PDCI, Henri Konan Bédié, les rangs du Front commun mis en place pour s’opposer à  la candidature de Ouattara, ne cesse de croître.

Déjà ce front regroupait en son sein les partisans de EDS (les pro-Gbagbo), GPS (les Soroistes) de Bédié et tous les autres recalés, tels  Albert Mabri Toikeusse, Mamadou Koulibaly et autres. A ces poids lourds de la politique ivoirienne, vient s’ajouter le candidat d’une tendance du FPI, Pascal Affi N’Guessan, qui bien que ayant été retenu par les grands juges du Conseil Constitutionnel s’est finalement résolu à rejoindre cette aile dure de l’opposition. Seul le trublion du PDCI, Konan Kouadio Bertin alias KKB est demeuré partant pour la compétition, arguant qu’il n’a pas été convié par le conglomérat formé par les partisans du tout sauf Ouattara.

En ce qui concerne le quatrième candidat à la présidentielle retenu par le Conseil constitutionnel Kouadio Konan  Bertin, dit KKB, l’opposition ne semble pas disposer à l’associer à leur lutte. Certaines personnes de l’opposition vont même jusqu’à accuser l’ancien leader de la jeunesse PDCI d’être de connivence avec le Président ADO pour réduire l’électorat du PDCI.

Le microcosme ivoirien dont l’encéphalogramme connait des pics inquiétants ces derniers mois, n’en finit pas de danser le yo yo. L’atmosphère politique est lourde à couper au cimeterre et on constate que chaque camp est accroché à ses positions, on ne sait pas quelle forme prendra cette phase désobéissance civile lancée par le sphinx de Daoukro : Manifestations dans la rue ?

Empêchement de voter ? Ou carrément boycott ? De même, les différentes sorties du secrétaire exécutif du RHDP, Adama Bictogo, dans lesquelles on sent des menaces non voilées augurent une ambiance électorale des plus délétères.

L’idéal pour beaucoup, est de repousser ce scrutin, apaiser la situation par la participation de leaders tels Soro, Koulibaly… le retour d’exil de politiciens et la libération des prisonniers politiques. On n’ira pas jusqu’à demander à Ouattara de faire faire un quatrième renoncement car ce sera peine perdue mais la présidentielle du 31 octobre comporte quasi exactement les mêmes germes de 2010 avec en plus pour ce coup-ci un risque  exponentiel de violences pré et post électorales. 

A moins vraiment de tous ces signaux forts pour dérider la situation ivoirienne tous les clignotants sont au rouge au bord de la lagune Ebrié. Décidément, les héritiers d’Houphouët le font se retourner dans sa tombe.

Pélagie OUEDRAOGO

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