Ce 8 octobre au parlement, auditionné par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Jean-Yves Le Drian a donné la vision de la France sur les élections en Côte-d’Ivoire et une stabilisation de ce pays.
Ni indifférence, ni ingérence, tout juste la France souhaite-t-elle que le scrutin du 31 octobre prochain soit apaisé. L’ex-Métropole n’a ni à apprécier la nouvelle constitution ivoirienne, encore moins la décision d’Alassane Ouattara, de rempiler à un 3e bail, acte qui obéit là à son libre-arbitre. Bon déroulement de la présidentielle, sans heurts, ni couacs, surtout pas conflictuelle, c’est le souhait de Paris.
Officiellement et diplomatiquement, la France n’a pas à avoir une position sur ce précarré. Le dîner à l’Elysée le 4 septembre dernier entre Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, qui a semblé mettre en exergue la vraie position française ? Interprétations et fabrications de journalistes et de politiciens ! Et pourtant, on n’a pas entendu l’Elysée cautionner même de façon subliminale cette élection jugée vote-TNT. Et pourtant, il suffit aussi de traverser la Manche chez Oueen Elisabeth, pour savoir via le très sérieux Financial Times quelques pépites sur ce dîner de début septembre entre les 2 présidents.
Entre autres issue de crise selon notre confrère bristish, Macron aurait sorti le nom du Fanco-Ivoirien Tidjane Thiam. L’ex-patron de Prudential et du Crédit suisse pourrait selon la France, être parmi les solutions au cas ivoirien, au cas où Ouattara serait élu fin octobre. Futur premier ministre ? Vice-président qui remplacerait Ouattara, si celui-ci écourtait son quinquennat ? Et surtout futur président en 2025 ?
Bémol à toutes ces supposées propositions, un privilégié de l’aparté avoue que le nom de Thiam a été brandi parmi tant d’autres. N’empêche, ce n’est pas la première fois que ce neveu d’Houphouët fait l’objet de conversations franco-ivoiriennes. Au lendemain du décès d’Amadou Gon Coulibaly, il faisait vraisemblablement partie de la short liste des premiers ministrables.
Thiam, l’homme de la situation ivoirienne post-Ouattara, même si celui-ci gagne en octobre ? Ce n’est pas un hasard si son nom ressort et toujours à l’Elysée. L’avenir nous situera, surtout s’il parvient à régler un tant soit peu la question de la dette africaine post-Covid-19.
Dans cette audition parlementaire, un autre pays de l’ex-glacis français, s’est invité, le Cameroun où le débat s’est focalisé sur l’arrestation ou la résidence-surveillée de Maurice Kamto. Claire et tranchante a été à ce niveau la réplique du chef du Quai d’Orsay : tant que le leader du MRC sera gardé chez lui, il ne se rendra pas au Cameroun, a martelé Jean-Yves Le Drian, seconde promesse, sur l’opposant n°1 une première avait été respectée en octobre 2019 après la libération de Kamto. Qu’en sera-t-il de la seconde ?
A Ouagadougou, en novembre 2017, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il n’y avait plus de politique africaine de la France. Reste qu’à l’observation, c’est un pari difficile à tenir, et en Côte-d’Ivoire, la France a beau jouer à l’équidistante, elle sera attirée par ce pays où se trouve le 42e BIMA, où un lien fort la lie à ce pays depuis un certain Houphouët-Boigny.
Sam Chris
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