Elections demain 20 mai au Burundi : On meurt peut-être du Covid-19, mais sûrement de violences

Elections demain 20 mai au Burundi : On meurt peut-être du Covid-19, mais sûrement de violences

Au terme d’une campagne qui a fait fi des mesures de distanciations sociales, et d’un quasi déni du Covid-19 par des marchés bondés, des matchs de football qui se déroulaient allégrement ponctués de quelques images de lavage de mains au savon, au terme d’une campagne qui a juré avec les restrictions anti-Covid-19 en vigueur sur le continent, ponctué de l’expulsion de 4 représentants de l’OMS, le Burundi s’apprête à voter demain 20 mai pour des législatives et la présidentielle. Blackout donc sur l’étendue de la pandémie au pays, protégé de Dieu, selon le dogme étatique en vogue, évangile véhiculé par Pierre N’Kurunziza en personne qui cumule 3 mandats, soit 15 ans au compteur et qui va passer le sceptre au général Evariste N’dayishimié.

Mais si c’est l’omerta sur le nombre de cas et de victimes du Coivd-19, par contre, ça meurt par suite de violences électorales, les discours haineux, et les invectives ayant émaillé la campagne.

La ligue burundaise des droits de l’homme (ITEKA) a dénombré entre le 27 avril et le 10 mai, 12 assassinats perpétrés par des policiers et les éléments Imbonerakuré, cette milice issue de la jeunesse du CNDD/FDD, le parti-Etat au pouvoir qui n’hésitent pas à trucider quiconque s’oppose au pouvoir. En outre, 90 personnes ont été arbitrairement arrêtées, principalement des militants du Conseil national pour la liberté (CNL) de l’opposant n°1 Agathon Rwasa.

A la veille de ce scrutin lourd de violences, on ne meurt pas peut-être du Covid-19 ou en cachette, mais sûrement de bavures et d’excès de zèle des forces de l’ordre transformées en forces de répression du régime.

Et on craint pour demain 20 mai, surtout pour l’après dévolution de pouvoir réglée comme du papier à musique, lequel reglage est dérangé justement par Agathon Rwasa, qui a fait une campagne réussie malgré les menaces et les intimidations.

En effet, le sérieux challenger du général Evariste N’dayishimié, Agathon Rwasa, mobilise, son parti CNL a drainé du monde lors de la campagne malgré le risque, les ratonnades et violences diverses qui s’exercent sur ses ouailles. Selon International Crisis Group, en dépit de son ralliement temporaire en 2015 après l’élection sanglante de N’Kurunziza (100 morts), ralliement qui l’avait porté au poste de vice-président de l’Assemblée nationale, malgré ce détour par le pouvoir, Rwasa constitue une alternative et une alternance. Mais au Burundi, cela ne veut rien dire. Et demain 20 mai, devrait encore être le grand soir pour Evariste N’dayishimié, et pour le CNDD/FDD. Reste à savoir quelle sera l’ampleur de la violence pour étouffer, mâter et pour arracher cette victoire.

Sur quels lendemains vont se réveiller les Burundais après ce 20 mai ? Que se passera-t-il même demain ?

Elections étant consubstantielles aux violences au Burundi, on ne sait quoi faire pour conjurer le spectre de ce remake annoncé de 2015. Sauf que certains Burundais se claquemurent ou essayent de se réfugier aux frontières de pays voisins.

La REDACTION

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