Pour impossibilité pour ses observateurs précurseurs de «se déployer à travers le pays pour des raisons de sécurité», l’Union Européenne n’enverra pas ses «yeux» et «oreilles» pour la triple élection de la République démocratique du Congo (RDC) prévue le 20 décembre prochain. Ils étaient une quarantaine qui devait venir en RDC pour baliser le terrain en attendant deux (2) autres groupes.
Finalement, cette fois-ci encore ce ne sera pas le bon car une sorte de guigne suit les missions d’observateurs en RDC depuis une décennie. On croyait et Joseph Borell, le premier que pour ce coup-ci les observateurs européens pourraient en être là ! Une observation qui aurait permis de raffermir la relation bilatérale UE-RDC, une Europe qui craint que l’avenir de la démocratie soit sur le gril au tournant de ces élections.
Dans ce pays continent de 1,3 million de km² et 100 millions d’habitants, avec une classe politique très étoffée, quoique souvent brouillonne et divisée, le tout aggravé par les itératives rebellions du M23 à l’Est du pays. Avec l’absence de ces observateurs de l’UE, le départ annoncé de la force de la Communauté Est-africaine (EAC) pour le 8 décembre prochain, et l’activisme mortifère du M23, ce qui fait d’ailleurs que le Routchourou et le Massissi seront privés de vote, toutes choses qui hypothèquent un peu certains aspects crédibilisant de ces élections surtout la présidentielle.
Seul bémol, l’UE dit envisager envoyer un petit groupe d’experts électoraux. N’empêche que sans les moyens de communication performants et censés neutres, les kits de com. Et autres gadgets de l’UE, le processus de suivi des votes (dépouillements, et surtout centralisations des résultats) relèvent des travaux d’hercule, au vu de gigantisme de la RDC. Autant dire que la communication et la transmission des données sera la mère des combats entre les Katumbi, Denis Mukwege, Martin Fayulu et autres et le président sortant Félix Tshisekedi. Mais ce désistement de l’UE est aussi une aubaine pour la RDC, de prouver qu’elle peut organiser des élections par elle-même qui soient crédibles, objectives et acceptées. C’est cela aussi l’indépendance que les Africains réclament aujourd’hui à tue-tête, vis-à-vis des ex-puissances tutélaires.
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