Elections en Afrique du Sud : L’ANC, Ramaphosa  et le vote de colère

Elections en Afrique du Sud : L’ANC, Ramaphosa  et le vote de colère

Des élections sans enthousiasme, car les Sud-Africains croulent tellement sous le poids des problèmes quotidiens qu’ils n’ont pas le cœur aux urnes, pire, blasés par une classe politique, qui ces dernières années ont plutôt montré qu’ils sont plus obnubilés par leurs privilèges que par l’amélioration de la vie de leurs compatriotes , ils votent du moins la plupart vote pour l’ANC, assorti d’un avertissement : si jamais les mêmes mœurs politiques se perpétuent le parti historique devra s’attendre à perdre le pouvoir dans l’avenir.

Victoire probable attendue pour l’ANC pour ce jour 10 mai, avec un message clair : le changement que les électeurs appellent de leurs votes est impératif, lequel changement a pour noms : passe-droits, corruption, chômage endémique. Indexé, les 10 ans de règne de Jacob Zuma, où ces pratiques reprouvées ont atteint leur pinacle, avec des scandales financiers, des accointances incestueuses entre politiques et monde économique. Bref, le Zoulou Boy, a au cours de ses mandats porté un sérieux coup à l’ANC.

Un parti historique que les Sud-Africains portent toujours dans le cœur, mais qui signifient que ce vote est l’ultime chance qu’ils donnent pour que l’ANC fasse des correctifs.

Le président Cyril Ramaphosa est concerné au premier chef, car probablement, il sera encore oint par les voix du parti, mais, plus que des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, il devra mettre la main dans le cambouis pour nettoyer les écuries de l’ANC, de son devancier Zuma et surtout donner espoir aux jeunes.

Une tâche ardue, d’autant que cette victoire annoncée de Ramaphosa, le sera in extremis, eu égard au taux d’abstention et au fait que les 2 principales formations de l’opposition ont taillé quelques croupières dans les bastions de l’ANC : l’Alliance démocratique (DA) de Mmusi Maimane et les Combattants pour la Liberté économique (EFF) de Julius Malema ont fait des percées dans les towships du cap occidental et dans des quartiers de Johannesburg, signe que l’ANC a beaucoup déçu.

Les sondages qui créditent entre 50 et 60% l’ANC à ces élections pointent donc une perte de légitimité due aux mœurs politiques exécrables des dirigeants.

Cyril Ramaphosa, qui connaît l’ANC et les Sud-Africains, au regard de son propre parcours, parviendra-t-il à sauver l’un des héritages de celui qui, depuis la colline de Qunu, où il repose, observe ses successeurs avec un brin amusé, d’un patriarche à l’égard de ses descendants ? On aura la réponse très rapidement d’ici là.

LA REDACTION

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