Elections générales du 20 décembre en RD Congo : Défi du «glissement» relevé, mais quels scrutins cafouillis !

Elections générales du 20 décembre en RD Congo : Défi du «glissement» relevé, mais quels scrutins cafouillis !

Ont voté ! Ce matin 21 décembre 2023, on pourrait dire cela concernant les 44 millions d’électeurs même si compte tenu des retards à l’allumage, de l’embrouille qui a entouré l’affichage des listes, des électeurs «perdus» devant des bureaux de vote, du cafouillage indescriptible à certains endroits, bref, des ratés organisationnels et aussi des décollages dûs aux fuseaux horaires, des Congolais voteront jusqu’aujourd’hui jeudi 21 décembre et même au-delà (samedi 23) certaines clauses de la Loi électorale étant flexibles sur ce point.

Prévu pour 6h 00, certains bureaux de vote ont ouvert bien plus tard, et jusqu’à l’après-midi d’hier, les téméraires, ceux qui voulaient coûte que coûte voter, mais qui ne retrouvaient pas leurs noms dans leurs bureaux de vote, couraient partout pour pouvoir accomplir le  devoir citoyen.

Ce qui a engendré ce que Moïse Katumbi et Dénis Mugwenge ont appelé «chaos» ! Un vocable repris et accepté à demi-mot par la CENI, qui a battu sa coulpe et assuré que tous les bureaux de vote auront les 11 heures de temps réglementaires pour ces votes. Autant s’attendre à des votes nocturnes, surtout dans les zones à problèmes (sécurité, inaccessibilité).

Dénis Kadima, président de la CENI affirmait que le mot «glissement» n’existait pas dans le vocabulaire de l’Administration électorale. Il a raison en partie, mais côté organisation, il faut repasser avec ces gros couacs logistiques et organisationnels.

Des scrutins très «épiés» par des yeux domestiques, l’UE s’étant désistée, il y a 1 semaine. Il y aura des observateurs, de citoyens congolais, de l’UA du centre Carter, mais surtout de la CENCO et des protestants (CC) avec 25 000 observateurs aguerris. Mais, c’est toujours peu dans ce pays-continent.

Et comme à l’accoutumée, la voix de Stentor de l’Eglise catholique s’est faite entendre, via la CENCO, et Mgr Donatien Sholé a invité les Congolais à refuser l’achat des voix, la corruption électorale, la fraude, il se fait l’écho de nombreux ONG, droits-de-l’hommiste, pour dénoncer des mœurs bien ancrées en RD Congo et à ailleurs en Afrique à chaque élection : qui paie le mieux est assuré de ramasser la timbale.

Une Eglise qui a, avec d’autres structures, déployé plusieurs milliers d’observateurs à travers le pays pour s’assurer de la transparence et de la régularité des votes, notamment les studieux et délicats dépouillements qui ont commencé hier dans certains bureaux de vote. Un avertissement sans frais.

Le grand cafouillis organisationnel qui a été constaté hier est symptomatique (que malgré les assurances de la CENI au-devant de laquelle, son chef Dénis Kadima) qu’il y a eu des couacs logistiques et organisationnels. La CENI a relevé le défi du «glissement» qui n’existe pas dans son vocabulaire, mais «le sans faute» repassez !

La CENI a tenu le pari donc de ne pas repousser ces votes, mais elle ahane à en cerner tous les contours, et ouvre déjà un boulevard pour l’opposition qui subodore déjà des fraudes organisées à dessein dans ce brouillard organisationnel, si ce n’est une occasion de bourrage d’urnes, et tripatouillages des PV.

D’ailleurs, le plus dur reste encore à venir, dépouiller sur toute l’étendue du territoire, centraliser, compter et recompter, et proclamer les résultats provisoires, autant de strates dans ces élections où tout peut partir en vrille. Scénario pas souhaitable pour ce pays qu’on saigne déjà à son côté Est avec le M23.

La REDACTION

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