Elections générales en RD Congo : L’impossible campagne électorale à Goma, ça fait penser au Sahel !

Elections générales en RD Congo : L’impossible campagne électorale à Goma, ça fait penser au Sahel !

Même si le candidat-président l’avait annoncé, à savoir qu’il n’y aura pas de campagne et d’élections au Routchourou et à Masisi, dans l’Est du pays, cela fait un effet bizarre, et froisse énormément les populations de Goma, qui seront privées de leurs droits civiques à cause de cette guerre imposée par le M23.

En effet, depuis le 19 novembre, début de cette quête aux voix des 44 millions d’électeurs, les 25 candidats à la présidentielle et les 70 000 autres pour les législatives et les sénatoriales, sillonnent le pays, mais nulle trace d’un candidat à Goma, capitale du Nord-Kivu, en proie à une guerre irrédentiste et meurtrière depuis plus de 2 décennies.

Goma pose la problématique des pays en guerre qui organisent des élections. Comment faire voter les habitants dans les zones occupées par les rebelles ou les terroristes ? A Goma, fort de 3 millions d’électeurs, le M23 régente une bonne partie des localités, et la CENI n’a pas pu déployer ses activités pour la triple élection du 20 décembre 2023.

Goma est loin mais interroge le Sahel notamment 2 pays : le Mali et le Burkina dirigés par des militaires venus au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, et qui n’entendent pas organiser des scrutins tant que tous leurs territoires n’auront pas été reconquis. Ces autorités de Transition ont raison car à quoi bon faire voter des Maliens ou des Burkinabè à Ouaga, Bobo, Bamako ou Mopti, si dans d’autres grandes localités, il n’y a pas de scrutin ? C’est élire des députés ou un président qui n’est pas totalement légitime, car, les suffrages ne reflètent pas la réalité.

A Goma, c’est le M23 qui a empêché le scrutin, au Sahel, l’impact du terrorisme sur les processus électoraux, est aussi une réalité. Car, ces situations de guerre et d’insécurité, font barrières à l’exercice du droit de suffrage, même des Personnes déplacées internes (PDI). Car, on peut dire qu’on va transformer les camps de réfugiés en circonscriptions électorales, mais ce sera de l’approximation, et quid des zones où les populations cohabitent avec les terroristes ?

Goma est symptomatique que l’insécurité, qu’elle soit liée à une rébellion ou à du terrorisme, elle est une menace pour la tenue et même la transparence, l’intégrité, l’égalité et l’universalité des processus électoraux.

Mais en même temps, si les dirigeants congolais ont maintenu ces élections, tout en sachant que ceux de Goma n’iront pas aux urnes, c’est aussi la manifestation de la résilience du pays, et de l’organe de gestion des élections en l’occurrence la CENI. Et tout l’enjeu pour la RD Congo,les  élections passées, est de gérer le cas de Goma, et ce sera une des tâches d’Hercule pour le Tout-puissant ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, et naturellement pour son patron Tshisekedi, s’il est réélu.

La REDACTION

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