C’est un record pour un pays qui a connu 11 ans de guerre civile, avec 12 000 morts pour ne pas être souligné : depuis la fin de cette guerre en 2002, il y a 16 ans donc, la Sierra Leone a connu 4 élections toutes, plus ou moins sans heurts, avec des alternances acceptables. Hier 7 mars 2018, 16 candidats se sont lancés à la poursuite du fauteuil suprême, avec un trio de favori :
- Samura Kamara, champion de l’APC, le parti au pouvoir.
- Julius Maada Bio, investi par le SLPP, le parti de l’opposition.
- Et Kandeh Yimkella, le dissident du SLPP.
– Le premier diplomate de carrière et ministre des affaires étrangères a des chances de s’emparer de la timballe, car il est le candidat du président sortant, Ernest Bai Koroma même si, cette désignation s’avère être un boulet à bien des égards, le bilan du sortant étant mitigé.
– Le second, l’opposant est à son second essai après celui de 2012, encore qu’il fut l’éphémère patron de la junte qui dirigea le pays en 1996, avant de céder aux civils. Il va essaye de rassembler les mécontents de la situation économique.
– Enfin, Kandeh Yomkella, le 3e larron, dissident de l’opposition a défaut de créer la surprise, pourrait jouer au faiseur de roi.
Cependant, quelque soit le gagnant, il hérite d’un pays à la limite du coma économique, malgré son sous-sol riche en fer, diamants et bauxite, des richesses qui n’ont pas été utilisées pour les infrastructures routières et l’énergie, si fait que Freetown est surnommé à juste titre : «The Dark city».
Autres enjeux du futur président, la santé, la corruption endémique, gérer l’après Ebola, et corruption érigée en système de gouvernement ne seront pas aisés dans cette Sierra Leone, classée 179e sur 188 par le PNUD, et 130e sur 180 dans l’indice de corruption par Transparency International.
Et de 4 donc pour cette Sierra Leone des fantômes de Fodé Sankoh, des manches courtes et manches longues, d’Ebola, et de la paupérisation. Une 4e présidentielle qui porte en elle donc, les graines de tous les espoirs.
La Rédaction
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