Elimination d’Aly Maychou par Barkhane : Iyad Ag Ghaly perd  un précieux allié

Elimination d’Aly Maychou par Barkhane : Iyad Ag Ghaly perd  un précieux allié

La France a mis presqu’un mois avant de divulguer l’info : Abou Abderahman Al-Maghrebi dit Ali Maychou, présenté comme le n°2 du GSIM, a été tué dans la nuit du 8 au 9 octobre 2019 par les Forces spéciales françaises, épaulées par les Forces armées du Mali et des Américains ! C’est le scoop lâché par la ministre française des armées, Florence Parly dans son avion qui faisait route de Gao vers Paris. Un décalage temporel qu’on comprend et qui pourrait être lié au précédant un peu gênant d’Ahmadou Koufa, le leader du front de libération du Macina (FLM) que la même locatrice de l’Hôtel de Brienne avait donné pour tué le 24 novembre 2018 et qui est bien vivant.

C’est un grand coup porté par les Forces françaises, au GSIM après la mort de Djamel Okacha, ex-chef de «l’émirat du Sahel» tué le 22 février dernier, car l’itinéraire sanglant de ce terroriste considéré comme le leader spirituel d’AQMI il y a quelques années, donne la chair de poule. Il avait rejoint le 1er mars 2017, le conglomérat de katibas qu’avait aggloméré Iyad Ag Ghaly sous l’acronyme de GSIM, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, et s’était fait adoubé comme le n°2 du GSIM.

Un GSIM dont les équipées meurtrières en imposent tant au Mali qu’au Burkina : les assauts mortels contre les camps militaires de Boulkessi, Mandoro en septembre, octobre 2019 au Mali avec 40 victimes, ainsi que ceux du café Cappuccino le 15 janvier 2016 et du restaurant Aziz Istanbul en août 2017 au Burkina qui ont fait au total 49 morts portent tous l’empreinte du thanatos-katiba chapeauté par son Caïd de Tinazawaten Iyad Ag Ghaly.

Un Iyad Ag Ghaly qui perd là un précieux allié, et un fidèle compagnon, qui allait au charbon, c’est-à-dire qui exécutait à la lettre ses oukases, d’ou d’ailleurs, sa montée en grade et la disgrâce de certains autres alliés qui n’étaient pas tout aussi efficaces.

«Désorganiser» de fond en comble ces katibas, tel est l’objectif de la France, lâchée par la patronne de ses armées lors de son escale à Ouagadougou, le 4 novembre dernier tout en mettant l’accent sur le rôle crucial d’accompagnement des armées du Sahel, à pouvoir se défendre toutes seules.

«La véritable victoire sera celle des armées sahéliennes», ajoutera Florence Parly. Pour signifier qu’on a beau multiplier les opérations de dératisation, telle Bourgou 4 qui adviendra incessamment, tant que le «triangle des Bermudes sahéliens», la frontière commune au Mali-Niger-Burkina, ne sera pas sécurisée, tant que les zones telles Kidal, Gao, Menaka (au Mali) ou Tongomael, Toéni, Djibo, Pama, Bourzanga… (Burkina), n’auront pas retrouvé la paix, rien n’est gagné ! Barkhane ou toute autre force extérieure seront là pour des répliques conjoncturelles, mais la pacification structurelle du Sahel reste l’affaire exclusive des Etats sahéliens.

Ali Maychou a été neutralisé par les Français, d’autres le seront sans doute, et probablement, les katibas perdront de leur capacité de nuisance, mais la victoire, dans le Sahel ne sera pas totale, et vraie que si les pays concernés parviennent à prendre leur sécurité en main.

C’est une lutte qui sera éreintante, longue comme l’a souligné le général Clément Bollée, et les Sahéliens doivent s’y préparer car les supplétifs kadhafiens qui ont déferlé dans la bande sahélo-saharienne après la mort du Guide de la Jamahiriya, les grands bandits et tous les djihadistes  qui ont pignon sur sable n’en démordront pas facilement. Mais leur défaite sera à l’aune de résilience des populations.

LA REDACTION

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