Elimination d’Ayman Al-Zawahiri à Kaboul par l’Amérique : Le Sahel s’en félicite mais pas de jubilation benoîte !

Elimination d’Ayman Al-Zawahiri à Kaboul par l’Amérique : Le Sahel s’en félicite mais pas de jubilation benoîte !

 Jo Biden ne suivra pas la neutralisation d’Al-Zawahiri depuis le «war room» de la Maison Blanche, comme ce fut le cas pour Ben Laden suivi de bout en bout par Barack Obama, lequel s’était écrié «Nous l’avons eu », lorsque les éléments du Seal ont tué le Grand maître de l’international terroriste de ces 20 dernières années. C’était au Pakistan le 2 mai 2011. Et même si les Africains s’en sont félicités à l’époque, la disparition de Ben Laden n’a pas le même impact que celui dont un drone américain a éliminé ce week-end dans la capitale afghane !

Et pour cause ! Ayman Al-Zawahiri est le parrain d’Abdelmalek Droukdel, l’émir du GSPC qui se transforma le 24 janvier 2007 en AQMI. Le célèbre ennemi public numéro 1 des Américains disparu  ce week-end, est donc aussi le maître d’Iyad Ag Ghali, même si des lointaines plaines talibanes d’Afghanistan, il exerçait sur Ghali, un contrôle évanescent, alors que le JNIM acronyme arabe du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), le JNIM regroupe bien des katibas djihadistes, comme AQMI, Ansar Dine, Serma, Macina …dont relevant d’Al-Zawahiri !

C’est dire que l’onde de choc de cette mise hors d’état de nuire d’Al-Zawahiri touche le continent africain, notamment le Sahel car toute la fournée des chefs combattants islamistes, tels que les Yahia Djouadi, Nabil Makloufi, Moctar Belmoctar, et évidemment Ag Ghali, sont des fabrications de Ayman Zawahiri.

Une réputation, une capacité d’organisation et de nuire fortement avérées, car si les harcèlements de Serval puis de Barkhane ont réduit la marge de manœuvre d’AQMI, depuis 2013, la naissance du GSIM, a ramené sur le Sahel une nouvelle force de frappe d’obédience «Zawahiriste», que cornaque Ag Ghali. Les édits doctrinaux, la tactique de guerre asymétrique pratiquée d’ailleurs depuis 2018, font partie de la stratégie d’Al-Qaïda en Afrique. A savoir l’occupation de l’espace et les attaques itératives des Forces de défense et de sécurité (FDS). Le Mali et le Burkina actuel sont des exemples patents de l’application de cette stratégie enseignée par Zawahiri.

Si Ben Laden était le grand pourvoyeur de moyens financiers et logistiques, Al-Zawahiri a abandonné bistouris et scalpels (il est chirurgien égyptien) pour «internationaliser» le djihad, et c’est à ce titre qu’il est bien celui qui a contribué à structurer AQMI au Sahel.

Evidemment, s’il faut apprécier à sa juste valeur cette élimination d’Al-Zawahiri, il ne faut pas croire benoîtement que cela mette un coup d’arrêt à l’activisme sanglant des katibas. Ce sont des neutralisations symboliques, qui ont un coup sur les djihadistes, mais étêter une katiba (couper la tête) n’a jamais été un gros problème, puisqu’il est aussitôt remplacé. Et le terrorisme continue.

Et puis la mort d’Al-Zawahiri, n’éclipse pas par exemple, la katiba de son ennemi mortel et concurrent l’EIGS, du défunt Al-Sahraoui, dont les ouailles écument toujours la zone des 3 frontières. Le Sahel doit s’en féliciter, mais se convaincre que ce n’est qu’un symbole du djihadisme qui disparaît, le phénomène en lui-même est là, avec Macina, Serma, EIGS … Et cette guerre hybride se poursuit… Inutile donc de trop sautiller de joie comme un diablotin, comme au Mali et au Burkina par exemple où cette mort ne change pas fondamentalement grand chose côté sécuritaire.

La REDACTION

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