Ce 28 septembre 2024, à la tribune de l’ONU, Benjamin Netanyahu pavoise goguenard : le Mossad et Tsahal viennent de frapper un grand coup après l’élimination des commandants du Hezbollah et du chef politique du Hamas Ismaël Hamieh : le mythique, l’emblématique et l’introuvable Hassan Nassralah a aussi été tué. Une éclipse totale et qui pose les questions sur cette opération :
1) Le Hezbollah est-il infiltré par un agent double, ou il y a un traitre autour de Nassralah ? Donner l’information de sa mort avec d’autres personnalités avec autant de précisions, nécessitait des sources «humaines» in situ ! Le renseignement humain du Mossad a fonctionné en plein régime et certains pensent même que le 7 octobre a été une faille, une défaillance du système sécuritaire du Mossad, mais en même temps, qu’il pourrait s’agir des conséquences d’un «délaissement» du Hamas, afin de se consacrer au Hezbollah, notamment sur son chef, ce qui a donné ce résultat !
2) Hassan Nassralah a cru benoîtement selon la rhétorique officielle d’Israël qu’il n’en voulait pas à sa personne et a baissé la garde et s’est donc retrouvé à Beyrouth à un endroit, hors de son bunker dans la banlieue sud de Beyrouth où il se terre depuis des années.
Benjamin Netanyahou, et le Likoud jubilent leur côte remonte, mais ce «Nouvel ordre» qu’il veut imposer à n’importe quel prix est-il viable ? La volonté d’Israël de redessiner la géopolitique au Proche-Orient et Moyen-Orient advienne que pourra, bute pourtant sur la centralité de la question palestinienne.
Le Hezbollah et même le bourbier de Gaza prendront peut-être fin, mais la paix est-elle pour autant revenue dans cette région ? Que ce soit Trump ou Kamala qui gagne aux USA le 5 novembre, le doute est permis que la donne change fondamentalement ! La réédition des comptes du 7 octobre à Gaza s’est payée cash, et il faut compter sur Israël pour ça.
Mais «ce nouvel ordre» fait fi de toute solution politique. Le Tout-militaire serait la panacée ! Quid des conséquences sur le Moyen-Orient ? Et même sur d’autres parties du monde ? Sans des solutions politiques à la question palestinienne, ne faut-il pas s’attendre à d’autres mouvements, même après une éventuelle disparition du Hamas et du Hezbollah ?
Vue d’Afrique, cette mort qui a été vivement ressentie par la Communauté libanaise chiite en particulier, notamment celle de la Côte d’Ivoire, seconde partie des Libanais. En effet géographiquement, la diaspora libanaise vit en Afrique de l’Ouest où elle est très influente et souvent très riche. Elle s’y est installée dès les années 80 après la création du Hezbollah, et participe à la vie du mouvement avec la diaspora de l’Amérique latine (Mexique-Colombie), Venezuela). Cette participation se chiffrerait selon un rapport du Trésor américain datant de 2011 à 30% du Budget du Hezbollah, préempté sur diverses activités.
Nassralah y est perçu comme un «héros de guerre». Tristesse, colère et rejet du «Nouvel ordre» qu’impose Israël au Proche et Moyen-Orient tel le sentiment de cette diaspora. L’Afrique du Sud, elle condamne, position habituelle de la Nation arc-en-ciel, et dit sa solidarité avec le Liban. Tandis qu’à Tunis, on reste dans la médiane.
La REDACTION
COMMENTAIRES