Embuscade de Diabaly au Mali : L’hécatombe qui tombe  mal pour IBK

Embuscade de Diabaly au Mali : L’hécatombe qui tombe  mal pour IBK

C’est ce qu’on pourrait appeler un vilain pied de nez fait à un président de la République, en l’occurrence à IBK : Alors que ce dimanche 14 juin dans l’après-midi, il recevait le Cadre d’action de médiation et de veille (CAMV), et s’apprêtait le soir à son petit oral télévisuel, plusieurs soldats, une quarantaine voire plus tombait au même moment dans un guet-apens à Diabaly, au Centre du pays, fief de plus en plus attitré d’Amadou Koufa.

Du reste depuis plusieurs semaines, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur la colline du pouvoir :

– Enlèvement du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé le 25 mars 2020.

– Manifestation-monstre du mouvement du 5 juin.

– Discours musclé de la Troïka autour de l’imam Dicko, dont la position sur le départ d’IBK n’a pas varié d’un iota avec un projet de marche ce vendredi 19 juin.

Et maintenant la tragédie de Diabaly avec un bilan lourd.

Après la quarantaine de soldats disparus selon le premier bilan, les forces armées maliennes ont informé en début de soirée d’hier un nouveau check qui fait état de 24 soldats tués, de 8 rescapés récupérés et de 4 véhicules détruits. Ce bilan semble provisoire. Faut-il s’attendre à ce qu’il évolue ? Assurément !

En attendant, ces chiffres dépassent déjà malheureusement ceux du 26 janvier 2020 où 20 gendarmes sont tombés à Sokolo, dans le même secteur que l’attaque de Diabaly.

Cette agression contre l’armée malienne et les pertes qu’elle a causées dans ses rangs alors que l’adresse à la nation du président IBK est toujours fumante dans les oreilles maliennes, tombe vraiment mal. Très mal ! A moins d’un calcul mathématiquement bien organisé, on aurait dit que le sort s’acharne contre l’occupant du palais présidentiel de Koulouba. La sortie présidentielle du dimanche a consacré 3 minutes au terrorisme sur les 10 qu’aura duré le discours. Avec des promesses et un soutien aux FAMA !

Ce coup porté à l’arsenal de défense du Mali vient comme ouvrir le sac déjà lacéré en mille parts que tente de rafistoler le chef de l’Etat et ses alliés. Même si elle n’est pas encore revendiquée, cette embuscade porte les traits  des groupes terroristes qui écument le pays. Le coup de dague vient ainsi déchirer et dépouiller de tout sens le fameux dialogue qui devait être censé noué ou ouvert avec les terroristes. C’est un coup de canif dans les bons offices du missi dominici d’IBK Diacounda Traoré. A quoi sert cette offre de négociation ou quel que soit le nom que porte cette initiative si des Maliens et leur armée continuent d’être trucidés sans réaction conséquente ? Que cette énième tragédie porte la marque de fabrique de meurtrissures d’un Koufa ou d’une autre katiba peu importe, c’est une bravade faite au chef de l’Etat.

Cela apporte donc de l’eau au moulin de l’imam Dicko et compagnie qui chantent et dansent sa démission du palais présidentiel de Koulouba. Quel camouflet que d’annoncer que des efforts seront employés pour lutter contre le terrorisme si le même jour, alors qu’on distillait une ode à la palabre, les salves faisaient tomber des Maliens ? C’est une  gifle aussi macabre et malheureusement mortelle qui est ainsi portée à la face du Mali ! Un revers qui magnifie de façon lugubre l’accusation d’incompétence qui a été envoyée comme un coup de poing au locataire du palais de Koulouba.

Et d’arguments, ils en auront sur un plateau le 19 juin prochain où une nouvelle manifestation est programmée.  Assurément, en ces moments de doute, nul doute que le président IBK compte ses amis et alliés, cherche la parade et doit se poser la même question que tous : «Que se passera-t-il vendredi ?».

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR