Enième report procès Ousmane Sonko # Adji Sarr : Politique+Prétoire = cocotte-minute

Enième report procès Ousmane Sonko # Adji Sarr : Politique+Prétoire = cocotte-minute

La masse de militants, sympathisants et les leaders de l’opposition Yewwi Askan Wi qui ont ceinturé le domicile d’Ousmane Sonko en Casamance depuis le 15 mai dernier ont finalement fait mouche, puisque le président de la Chambre criminelle n’a pas pu faire amener l’accusé par contrainte par corps  devant le Greffe pour identification selon le code pénal. La stratégie de la défiance, du bras de fer et de la menace du «Gatsa-Gatsa» (combat mortel en wolof) chère à Sonko est payante.

 Et de combat, il y en a eu la vielle du procès Sonko # Adji Sarr, puisque dans la municipalité de Ziguinchor, des heurts violents ont eu lieu entre les partisans de l’illustre accusé et les forces de l’ordre avec deux victimes et une autre à côté de la capitale Dakar où des échauffourées clairsemées se sont déroulées.

Tradition respectée ou plus exactement scénario bien huilé, désormais, mis en place par le leader du PASTEF, qui pour diverses raisons arrive toujours à ne pas être présent dans le box des accusés.

Hier 16 mai 2023, à 9 heures du matin, Adji Sarr, la masseuse accusatrice était bien seule au tribunal dans sa superbe robe blanche-verte rongeant son frein avec son avocat El Hadj Diouf lequel fulminait de rage, car une fois encore, que ce soit au procès contre le ministre du Tourisme, ou celui d’Adji Sarr, le principal accusé est soit absent ou soit crée la zizanie pour troubler le procès. Dans le cas d’espèce  touchant les mœurs, ça fait 2 années que ça dure !

Le report de ce second procès Sonko au 23 mai prochain appelle 3 lectures :

1) Pour un opposant qui aspire à devenir président de la République du Sénégal, c’est tout de même curieux qu’il regimbe à se présenter devant les juges. Lui qui veut incarner la première tête de l’Exécutif, roule au pied des cours et tribunaux, cela donne une image de quel genre de dirigeant il va être. Sereinement et en prenant à témoin ses compatriotes et la Communauté internationale, il devait aller tranquillement au-devant du tribunal et ne pas donner l’impression qu’il n’est pas un justiciable comme les autres ! Le statut d’opposant n°1 soustrait-il Sonko à la justice de son pays ?

2) Mais si le maire de Ziguinchor se comporte ainsi face à la justice, c’est qu’il a quelques raisons, et il n’est pas le seul à croire que le pouvoir agit par translation à travers le droit. Le comportement des forces de l’ordre, l’imposition d’un itinéraire à Sonko pour rejoindre le tribunal, la brisure de la vitre de son véhicule pour l’extraire de force, image devenue virale, tous ces actes transpirent l’acharnement, ou au moins un désir de mettre sur la touche quelqu’un de gênant. Enfin, passe encore que le procès contre le ministre du Tourisme, dans lequel, ses avocats ont fait recours à la Cour de cassation contre la condamnation en appel de 6 mois de sursis, lequel procès est une affaire publique, mais voilà que ce second, qui est lié à une histoire privée de fesses, devient une affaire d’état !

3) Justement, ce procès lié à un dossier de mœurs qui est devenu une affaire nationale rend tous les arguments exploitables par une opposition qui voit effectivement depuis 2012, toutes les têtes susceptibles de tenir… tête à Macky Sall, être tranchées par le glaive de la justice.

Karim Wade, Khalifa Sall, Barthélémy Dias (aujourd’hui, maire de Dakar) et bien d’autres, le chapelet des opposants rendus out par les tribunaux est long. Forcément, ça dégage un parfum de chasse aux sorcières, surtout avec cet os qu’est à présent le 3e mandat qu’on prête à Macky Sall.

Chaque jour qui rapproche le Sénégal du 25 février 2024, jour de la présentielle, fait tanguer le pays qui vogue vers une «démocratie en déclin», selon Alioune Tine… Rien d’étonnant car politique + prétoire accouchent d’une cocotte-minute incompatible avec un marigot  devenu fangeux.

La REDACTION

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