Enlèvement de 2 Français et crise politique au Bénin : Un pathos ne vient jamais seul…

Enlèvement de 2 Français et crise politique au Bénin : Un pathos ne vient jamais seul…

Lorsque la pluie vous roue de coups, il faut éviter de vous rosser mutuellement. Une maxime que les Béninois gagneraient à prendre à leur compte. La langue acerbe du terrorisme vient de mordre leur territoire. Dans le parc national Pendjari, il a mis ses hideuses mains sur deux touristes français et réduit au silence définitivement leur guide béninois. Le temps de l’observation chez les voisins est terminé. Il faut donc activer les vigies, sonner les alarmes et s’arc-bouter pour anéantir le nouvel ennemi.

Le Bénin a effectivement un nouvel ennemi. Et c’est le moment de taire les querelles byzantines, de les ranger aux oubliettes des secrets de famille pour se mettre ensemble à la tâche. Un clin d’œil est ainsi fait à la guéguerre entre l’ancien président Yayi Boni et son successeur Patrice Talon. Tels des jumeaux qui ne s’entendent jamais, ils ne manquent aucune occasion de faire revivre la flamme de cordiale haine, au détriment souvent de l’essentiel.

Et c’est pendant donc que les forces des forces armées béninoises sont utilisées à tirer dans du vide et à faire le bras de fer avec des citoyens aux mains nues, que les véritables ennemis du pays ont profité violer l’intimité de leur territoire, leur voler des touristes au nez et à la barbe et enregistrer dans la longue des victimes du terrorisme, le nom d’un de leurs ressortissants.

Comme on le dit, c’est toujours pendant que les membres d’une équipe de bergers sont occupés à se chamailler sur des chiffons que les loups profitent pour leur enlever une ou deux têtes du bétail qu’ils étaient censés protéger. C’est donc une leçon sans frais qui vient d’être enseignée aux Béninois. Les morts enregistrés pendant cette affaire fumeuse de tentative d’arrestation de l’ancien président Yayi Boni sur fond de crise post-électorale apparaît comme un non-sens devant l’agression internationale qu’a subie simultanément le pays. Et en la matière, il faut que les Béninois sachent que l’impératif catégorique est l’union sacrée contre ceux qui ne croient en rien, qui tuent pour rien et qui raffolent d’actions sanguinolentes, et vivent de rapts et de rapines. Le Mali, le Burkina et le Niger subissent chaque jour leur folie meurtrière.

Dépasser donc leurs querelles picrocholines pour contrer cet ennemi invisible est la seule guerre que les Béninois puissent mener. Le reste est discours oiseux et vaines actions.

L’heure n’est plus à croire que «ça n’arrive qu’aux autres». Le terrorisme est aujourd’hui une réalité aux frontières du Bénin et il serait temps de s’entendre sur l’essentiel pour réfléchir à la stratégie à adopter pour y faire face.

Ahmed BAMBARA

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