Enlèvement de l’ancien député-maire  de Komsilga : les vieux démons refont-ils surface ?

Enlèvement de l’ancien député-maire de Komsilga : les vieux démons refont-ils surface ?

C’est un enlèvement qui rappelle les années de braise du Front Populaire. Depuis soixante-douze (12) heures, on est sans nouvelle du député-maire de Komsilga et membre du Bureau politique de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), Issouf Nikièma. Selon plusieurs sources, l’homme a été enlevé dans la mi-journée du vendredi 21 juillet 2023, par des hommes encagoulés et armés alors qu’il était en route pour la prière de Vendredi avec quelques proches.

Les mêmes témoignages indiquent que les auteurs de ce rapt étaient à bord d’un véhicule non immatriculé de type 4X4. Ce qui ressemble à un kidnapping aurait eu lieu après que le véhicule des «inconnus» est rentré en collision avec celui de l’ancien député-maire qui fut contraint de marquer un arrêt pour apprécier les dégâts. C’est alors qu’ils seraient entrés en action et ont contraint l’ancien député-maire à monter dans leur véhicule et à les suivre vers une destination inconnue.

Quelques heures après, comme une trainée de poudre, la nouvelle de son enlèvement se rependra à travers la capitale. Plus tard dans la soirée du vendredi, plusieurs centaines de jeunes dressent des barricades sur la Route Nationale n°6 et manifestent contre l’enlèvement de l’ex-édile de leur commune et exigent sa libération immédiate avant d’être dispersés par les Forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène.

Dans un communiqué rendu public le samedi 22 juillet soit le lendemain de l’enlèvement, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) a confirmé l’enlèvement par des hommes encagoulés en plein Ouagadougou  de l’ancien député-maire. Tout en condamnant fermement cet acte qu’il juge contraire à l’Etat de droit, le  parti exige sa libération immédiate. «Notre parti ignore, à ce stade, les raisons et les auteurs de cet acte crapuleux. Il exige des autorités compétentes, garantes de la liberté des citoyens et du respect de leurs droits, de situer rapidement l’opinion nationale et internationale sur la question», a écrit le Secrétariat national à l’information et à la communication de l’UPC.

Jusqu’en fin de soirée d’hier dimanche 23 juillet 2023, on était sans nouvelle officielle de l’ancien député-maire et on ignore tout sur les raisons qui ont conduit à cet enlèvement. Mais selon des sources, Issouf Nikièma aurait été conduit au Service régional de la Police judiciaire du Centre (SRPJ du Centre) sis au commissariat de Police de Wemtenga de Ouagadougou. C’est la première fois depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022, qu’un homme politique est victime d’enlèvement dans la capitale burkinabè. Au sein de l’opinion, même si on reconnait le droit à la Force publique d’entendre tout citoyen, le cas Issouf Nikièma pose problème dans sa forme, car il n’est pas sans rappeler des méthodes révolues et indignes d’un Etat de droit. A cet effet, doit-on s’inquiéter d’un retour des vieux démons?

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