C’est vrai, on a connu pire ou mieux, c’est selon dans quel camp on se situe. Entre 2003 et 2011, les enlèvements d’otages de préférence de peau blanche, ont été un calvaire pour les familles, et un casse-tête pour les dirigeants des pays du Sahel, mais un commerce lucratif pour les ravisseurs et ceux qui tiraient les ficèles derrière.
Depuis l’emblématique enlèvement du couple Eliot dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 dont l’épouse a été relâchée, les prises d’otages avaient baissé d’intensité en nombre et en espacement dans le temps au Burkina.
Trêve flatteuse ? Retour d’un phénomène lié à la situation sécuritaire au pays des hommes intègres ? En tout cas dans la nuit du 4 au 5 avril, la congrégation des Sœurs Marianites de Sainte Croix sise dans la localité de Yalgo, a reçu la visite d’hommes armés, qui ont amené de force l’une d’entre elle : sœur Suellen Tennyson, octogénaire qui y vivait là depuis 8 ans.
Après la tuerie de Kougoudgin qui avait fait une vingtaine de victimes civiles, voici une autre action criminelle, dont la province du Namentenga aurait voulu s’en passer, car, relativement épargnée, cette province est en train de rejoindre la kyrielle de régions sous giron terroriste !
C’est vrai que le Namentenga est mitoyant à celle du Soum, laquelle est quasiment attaquée chaque mois. Mais l’enlèvement de cette sœur très âgée suivie du saccage des lieux où vivaient ces femmes qui ont consacré leur vie à Dieu et à aider les populations, cet enlèvement repose de nombreuses questions, hélas sans réponses, car même le Père Paul Dah, le chargé de communication de la Conférence épiscopale Burkina-Niger a dit l’étonnement de l’Eglise catholique, tout juste a-t-il signifié «qu’elles étaient 3 Sœurs expatriées dans cette Communauté, et c’est l’une d’elle qui a été enlevée».
Non-revendiqué ce rapt garde tout son halo de mystère, et dans ce contexte d’un Burkina gagné par le sentiment obsidional (encerclement) les questions de rançons, d’échanges avec des terroristes titillent les esprits et aussi à l’heure de l’entame des négociations avec les terroristes décidées par le lieutenant-colonel Damiba, à l’heure de tous ces possibles, difficile d’opiner avec certitude sur les intentions des ravisseurs.
La REDACTION
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