« Ensemble» avec Moïse Katumbi :  Bori Bana pour l’exilé bruxellois !

« Ensemble» avec Moïse Katumbi :  Bori Bana pour l’exilé bruxellois !

«Bori Bana», si Katumbi parlait le bambara, il aurait pu s’écrier ainsi : la fuite est terminée à l’image d’un Samory Touré, encerclé par les troupes françaises. Katumbi Chapwé a décidé de se jeter dans les eaux fangeuses du fleuve Congo, avec tous les risques possibles en créant l’EPC. Car il aura lutter contre un jeune saurien comme lui, Kabila et bien d’autres pachydermes qui lui lanceront des houles.

Il aura tout connu, depuis qu’il vit le jour un 28 décembre 1964 en RD Congo : enfance heureuse, homme d’affaires aux mains de Midas, puissant gouverneur de l’ex-Katanga, allié au président Kabila, député à l’Assemblée nationale. Puis la chute, après avoir claqué la porte du PPRD, le parti présidentiel le 29 septembre 2015, l’investiture comme porte-étendard de la présidentielle par le G7 le 30 mars 2016. Une tentative d’empoisonnement par un policier lors d’une marche en avril 2016, l’inculpation pour une affaire de fraude immobilière, et enfin, l’exil pour raison de santé le 20 mai par avion médicalisé depuis Lubumbashi, la capitale du Katanga vers l’Afrique du Sud d’abord, puis à Bruxelles, d’où il réside depuis.

Depuis hier, Moïse Katumbi a décidé de donner à sa vie politique, un nouveau tournant crucial, en mettant sur les fonds baptismaux l’Ensemble pour le changement (EPC) son nouveau bébé dont les vagissements retentissent depuis le pays du roi Baudoin jusqu’aux rives du fleuve Congo. En effet déjà à Kinshasa, dans les ex-distracts de Funa, Tshangu, Lunkunga, et Mont-Amba, un travail de massification est  en friche.

A la vérité, la création d’une formation politique était la seule alternative qui restait à l’ancien patron du Tout-puissant Mazembé, car depuis son clash avec Kabila, ses soucis judiciaires, et ce séjour forcé à Bruxelles, on sentait une opposition congolaise sans âme, minée par des bagarres byzantines, incapable de se trouver un leadership, et chose gravissime, gagnée par des effritements des partisans, notamment à l’UDPS et les autres formations satellites. Et encore, à l’UDPS, qui fait figure de locomotive du Rassemblement, avec un Felix Tshisékédi, incapable de s’imposer, et lui Katumbi perclus en Belgique, il fallait vite un garrot pour arrêter cette hémorragie et même combler le vide qui est en train de se créer. Car n’en déplaise aux Cassandres, Moïse Katumbi est et reste le plus redoutable des adversaires de Kabila, exception faite de Jean Pierre Bemba, qui croupit dans une prison de la CPI.

Et puis soit dit en passant, se réunir souvent à Genval en Belgique, pour échafauder des plans pour chasser Kabila, alors que sur le terrain, au Congo, les opposants n’en mènent pas large face aux sécurocrates… du régime étaient rageant pour Katumbi. Enfin Katumbi, s’est convaincu, qu’on ne peut pas étrenner le pouvoir suprême, sans son appareil. L’UDPS, appartient aux Tshisékédi, l’UNC à Kamérhé, voici venus les jours de l’EPC. Un petit pas pour présidentiable, car Katumbi, sait que le plus coriace reste à faire : quitter son douillet exil bruxellois pour le terrain escarpé et semé de ronces du Congo. Notamment un probable emprisonnement. Car se calfeutrer en Belgique, voyager et compter sur les autres leaders pour faire le travail in situ, alors qu’on veut être investi présidentiable, relève de la naïveté, voire de la couardise politique. Créer Ensemble pour le changement, signifie la fin de cette course éperdue pour Katumbi, car désormais entre rester en Belgique pour donner des consignes au Congo, et rentrer purement et simplement au bercail, le choix n’est plus cornélien. Avec le risque de subir les foudres du régime, qui pourrait arguer, que Katumbi avait quitté le pays, car souffrant, s’il revient, c’est pour face à… la justice.

En outre, il n’est pas certain, qu’avec ce nouveau parti, les autres leaders, à commencer par l’UDPS acceptent de bonne grâce d’être cornaqués par Katumbi. Bori Bana ? Le terme de la fuite ? Peut-être ! Encore faut-il observer les premiers pas de son géniteur et de la structure. Test grandeur nature : le 26 mars prochain à Limété où est prévu un grand rassemblement de l’EPC, Limété, le fief de l’UDPS, où régnait un certain sphinx, nommé Etienne Tshisékédi !. 

Sam Chris

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