Le pays de Mao a mis des villes et des millions de personnes en quarantaine : Wuhan, Hubei sont par exemples isolées du monde, même si le pays condamne « toute panique inutile ».
En Europe et ailleurs, grilles, herses et confinement sont de rigueur pour tout voyageur venant de Chine. Plusieurs pays européens, notamment la France et l’Allemagne ont affrété des avions pour ramener leurs ressortissants isolés dès leur arrivée pour deux semaines d’observation. Quasiment de nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols « de et vers » la Chine.
L’impact de l’épidémie du Coronavirus qui sévit en Chine et qui a déjà tué 250 personnes sur près de 12 mille contaminées s’étend jour après jour. Alors que les autorités chinoises s’échinent pour trouver la formule adéquate qui mettra fin à cette pernicieuse épidémie, ailleurs, les mesures de prévention s’accentuent jour après jour. Si donc tous ces grands pays dont les systèmes sanitaires sont performants ont pris des mesures drastiques, que dire de l’Afrique avec des départements de santé défaillants ? Elle s’organise comme elle peut.
L’Afrique jusque-là épargnée (en dépit de quelques rares cas suspects) est déjà sur le qui-vive et nombreux sont les pays du continent qui ont fait monter le niveau d’alerte et pris des mesures pour faire face au moindre cas suspect. Quelques semaines après l’annonce de cette épidémie, dans les aéroports africains, obligation est faite désormais à tous les passagers de passer devant une caméra thermique pour y être soumis à des tests préliminaires. Le Burkina Faso, le Sénégal pour ne citer que ces deux pays sont en veille permanente.
Des pays tels que le Maroc, le Rwanda, le Kenya ont décidé de jouer la carte de la prudence. Leur compagnie aérienne respective à savoir la Royal Air Maroc, RwandAir, Kenya Airways qui desservent la Chine ont aussi à l’instar des Européens annoncé la suspension de leur dessert. A l’opposé, Ethiopian Airlines et Air Algérie ont maintenu leurs vols en direction de l’Empire du Milieu.
« Au Maroc, les autorités marocaines ont annoncé avoir pris les mesures nécessaires pour faire le diagnostic et prendre en charge les 176 étudiants marocains coincés à Wuhan en Chine », a affirmé, mercredi 29 janvier, Dr. Mohamed Lyoubi du ministère de la Santé. Idem pour les 36 Algériens rapatriés.
Après la fausse alerte venue d’Abidjan, le cas de l’étudiante de 34 ans s’étant révélé faux, c’est un truisme que de dire que les Africains dans leur immense majorité sont de plus en plus inquiets face à la montée de l’épidémie et de l’absence de remède à laquelle fait face la médecine. Ainsi au Bostwana, il y a bel et bien des cas avérés de malades. Quelle peut être la capacité de réaction de ces pays si toutefois l’épidémie se déclarait en Afrique ?
L’Afrique a sonné le boute-selle sanitaire à juste raison car les systèmes de santé de nombre de pays caractérisés par la mal gouvernance, le clientélisme et la corruption galopante sont démembrés et quasi-absents. Caractérisés par des infrastructures vétustes, des matériels biomédicaux hors d’usage et fréquemment en panne. L’apparition d’un tel fléau fait peur.
Face à cette triste et révoltante réalité, le moins que l’on puisse dire c’est que le quotidien sanitaire des populations africaines se joue au coup du sort. Et il suffit de jeter un coup d’œil sur les tableaux de l’Organisation mondiale de la santé pour s’en convaincre. Des millions d’Africains meurent chaque année faute de soins. Alors, question: en dépit des mesures annoncées en grande pompe pour prévenir ce mal, que peuvent concrètement les pays du continent si toutefois le Coronavirus venait à s’y déclarer ? Que prévoit-on au-delà des systèmes d’alerte mis en place ?
Richard Davy SEKONE
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