Après donc avoir essayé de rapprocher l’AES et la CEDEAO par in fine une réintégration des 3 pays du Sahel à l’organisation sous-régionale (avec son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye) voici Faure Gnassingbé désigné officiellement par l’UA pour apporter la paix en RD Congo. Pourquoi le choix du président togolais, alors qu’il existe une kyrielle de médiateurs ? On peut dire que ça commence à être trop ?
Uhuru Kenyatta, Olusegun Obasanjo, et surtout l’Emir du Qatar qui semble avoir fait un grand pas dans ce dossier en réussissant la prouesse de réunir le 18 mars 2025 face-à-face Paul Kagame et Félix Tshisekedi à Doha. Depuis lors d’ailleurs, dans le secret de la diplomatie souterraine, les pourparlers se poursuivent, même si à l’Est de la RD Congo, c’est le statu quo avec quelquefois des escarmouches entre AFC-M23, et FARC-Wazalendo.
D’aucuns diront qu’est allé faire Faure Gnassingbé dans cette galère, même s’il a fait siens les propos de son défunt président de père : «Quand la case de ton voisin brûle, il faut l’aider à l’éteindre» ? La RD Congo n’est ni un voisin, encore moins le Rwanda.
Il y a d’abord le fait qu’en 20 ans de pouvoir à la tête du Togo, Faure Gnassingbé a beaucoup écouté, appris et tissé des relations multiples, qui lui donnent aujourd’hui quelques ficelles pour jouer à la médiation es-crises ! Donc prédispositions et qualités requises qui font qu’il peut arbitrer et gérer des crises extramuros.
La qualité première d’un médiateur fut-il mandaté par l’UA, est d’être accepté par les différents protagonistes et d’essayer d’être autant que faire se peut impartial.
En l’espèce, c’est connu, Faure Gnassingbé ne fait pas mystère de ses atomes crochus avec l’homme mince d’Urugwiro village la présidence rwandaise. Il n’est pas autant fâché contre le Congolais Félix Tshisekedi !
Reste à voir comment il va remplacer au pied levé son homologue angolais Joao Lourenço, lequel après plusieurs pataquès diplomatiques a jeté l’éponge. Il lui faudra aussi faire concorder le processus de Luanda et de Nairobi, quasiment en panne malgré les sommets et les apartés plus ou moins ratés.
Enfin, il lui faudra tenir compte de la discrète médiation qatarie. Bref, l’UA a envoyé Faure Gnassingbé pour une mission délicate, après l’échec du président angolais. Faure a accepté de relever le défi. On lui fait crédit d’une souplesse diplomatique, qui sera analysée à l’aune de ses résultats dans la pétaudière du Nord et Sud-Kivu.
La REDACTION
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