Paul Biya a beau être un as du pilotage à vue, et gérer le Cameroun comme un prélat gère son évêché, avec prudence, coup d’Etat d’avril 1982, et manque de confiance en ses collaborateurs obligent, il a beau être convaincu que la présidentielle du 7 octobre 2018 sera une promenade de santé, si fait qu’il s’est permis d’annoncer sa candidature par Twitt, et ne bat pas campagne, les derniers évènements du Nord, risquent de lui donner en partie tort, à tout le moins, faire grimper un peu l’encéphalogramme électoral, au grand dame du locataire du palais d’Etoudi. Dans la nuit du 26 au 27 septembre dans la prison de Wum, du Nord-Ouest, 117 prisonniers se sont fait la malle, avec l’aide des hommes de la nébuleuse «Ambazonia Restoration Forces». Les Forces de restauration de l’Ambazonie les sessionnistes des régions anglophones ont fait parlé donc la poudre pour libérer des prisonniers dans cette région de Bamenda, autrement dit un des épicentres avec Buéa, des revendications fédéralistes que tente de minimiser Yaoundé à coup d’euphémisme «bandits, terroristes», si ce n’est par la canonnière ou de nominations de fils de la région à des strapontins ministériels.
Déjà blaklisté par les autorités camerounaises, Wum était privé d’eau, d’électricité, et de téléphone depuis trois semaines, ce qui n’est pas nouveau, puisqu’on se rappelle que les frondeuses zones anglophones avaient déjà été privées de l’Internet, l’année dernière. Bien que ce ne soit pas une première que des prisonniers fassent cavale, on se rappelle celle de la prison de Ndop à 32 km de Bamenda, en juillet dernier, ce qui s’est passé à Wum, de par le nombre de évadés, et le timing, font qu’il y a bel et bien un malaise palpable dans ce Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun.
En lieu et place d’une campagne électorale qui s’annonçait aphone, plate, on aura du piquant, car les humeurs de scissiparité territoriale, anglophones s’inviteront de force dans celle-ci. Que le candidat-président Paul Biya le veuille ou non, «la République de l’Ambazonie» s’est invitée dans cette quête de voix pour le mandat suprême, faisant monter d’un cran un encéphalogramme électoral désespérément plat, à dix jours d’un scrutin aussi capital. Reste à savoir quelle proposition ces genres d’évènements vont prendre ? Y aura-t-il d’autres faits saillants de ces anglophones qui se sentent comme des Camerounais de seconde zone ? Quelle sera la réaction de Paul Biya en ces temps de conquête de militants ? Voilà en tout cas, des évasions dont il se serait bien passé.
Sam Chris
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