Eventuel procès Affaire avion présidentiel au Mali : Opération «Mains propres» ou mise sous éteignoir de présidentiables ?

Eventuel procès Affaire avion présidentiel au Mali : Opération «Mains propres» ou mise sous éteignoir de présidentiables ?

20 milliards de francs CFA pour acquérir un avion présidentiel en 2014 et des dizaines de milliards de contrats illicites et léonins pour des équipements militaires, c’est dans ce froufrou d’affaires que le procureur de la République au Mali, Mamadou Timbo veut voir clair avant leur prescription qui serait une palme à l’impunité, a-t-il affirmé en substance. Un dossier qui concerne des ministres et conseillers du régime IBK lequel avait justement acquis cet avion très polémiqué. Les mis en cause ont été auditionnés, et l’affaire a été enrôlée et fera l’objet d’un procès selon le parquet.

Classée sans suite en 2018, l’affaire est donc réouverte, car de nouveaux éléments ont été obtenus, et en justice la découverte des indices ou preuves ou enquêtes complémentaires suffisent amplement pour ressusciter un dossier.

Si donc l’histoire fait tant de boucan, c’est vrai qu’il s’agit d’un avion présidentiel acquis sous IBK mais aussi de l’étoffe des accusés au premier rang desquels se trouve Soumeylou Boubeye Maïga, ministre de la Défense à l’époque, dont le nom revient, et qui rappelle également sans cesse que le dossier a été classé sans suite, il y a 3 ans, tout en omettant qu’il a été rouvert en mars 2020, et des personnalités citées tels l’ex-conseiller d’IBK, Mamadou Camara a été blanchi.

Disons donc le tout net : le principal suspect dans ce dossier est Soumeylou Boubeye Maïga, qui pour le moment avance le complot politique comme ligne de défense.

Ayant promis de nettoyer les écuries d’IBK, Assimi Goïta, a besoin d’actes forts, de signaux très lumineux, pour convaincre le peuple malien que la Transition est l’avènement d’une nouvelle ère, qui consiste à implémenter de nouvelles mœurs politique, économique et social, en déphasage avec les pratiques du régime déchu. Et quoi de plus normal que de juger et d’embastiller les supposés ripoux en col ou boubou blanc ? Avec cette histoire de procès sur le dossier de l’avion présidentiel, est-ce une opération «Mains propres» pour faire rendre gorge tous ceux qui ont confondu leur poche avec les deniers de la République ? Effectivement, la Transition est par excellence, le régime où on peut se permettre de ramener certaines choses à leur juste proportion. Est-ce le cas avec le pouvoir d’Assimi Goïta au Mali ? L’histoire nous le dira.

A titre de comparaison, on se rappelle en 2001 la rocambolesque affaire pour l’acquisition d’un avion présidentiel au Cameroun, une action dans laquelle, Camair tout en contournant le refus du FMI et de la Banque mondiale, avait réussi à lancer la commande, sauf que Boeing n’a jamais reçu les 24 milliards sur les 45 comme avance, un an après le déblocage des sous. Une affaire qui a accéléré l’envol de l’opération «Epervier» qui envoya en taule de nombreux ministres et personnalités. Une opération que d’aucuns ont vu comme la mise à l’écart des dauphins réels ou putatifs ou les tout-puissants dont les noms faisaient peur dans le Tout-Cameroun, opération ordonnée par le président Paul Biya.

Au Mali, Soumeylou Boubeye Maïga, surfe aussi sur cette crête de l’évitement des potentiels candidats pour la présidentielle malienne. Une façon de dire que lui, il pense au palais de Koulouba en se rasant chaque matin ?

Toujours est-il qu’il estime qu’en voulant le juger devant la Cour d’Assise, la Haute cour de justice étant infonctionnelle, en suspectant lui et d’autres, d’avoir commis des surfacturations et s’être enrichis, Assimi Goïta veut-il écarter d’éventuels adversaires qui pourraient brider ses ambitions «kouloubaïques» dont on lui prête l’intention et qu’il ne dément pas ? C’est possible, mais dans ce cas, il faudra trouver d’autres motifs pour recaler (via la prison) des présidentiables comme Diane Semega, Diacounda Traoré, …

Action d’assainissement de la gouvernance pour l’exemple, ou grenouillage politique contre de sérieux adversaires ? C’est à Assimi Goïta de prouver de quoi il retourne, car dans l’un ou l’autre cas, ça se saurait, et le fait de dire que la justice est indépendante, et que c’est le proc. De la République qui diligente l’affaire ne suffisent pas à camoufler aussi des velléités politiques contre des futurs candidats.

 La REDACTION

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