Examen de passage de Goïta devant la CEDEAO à Accra : Echec forfaitaire et Mali  à vau-l’eau

Examen de passage de Goïta devant la CEDEAO à Accra : Echec forfaitaire et Mali  à vau-l’eau

Même pas admissible pour espérer être repêché au second tour, c’est l’échec dru au premier tour après l’examen de passage d’Assimi Goïta, devant l’aréopage de chefs d’Etat de la CEDEAO, qui visiblement attendaient le CNSP de pied ferme. Si c’était un devoir écrit, on aurait pu dire que les chefs d’Etat de la CEDEAO ont apposé un 4 ou un 5 forfaitaire sur la copie de l’homme fort du Mali !

Hier 15 septembre au sommet extraordinaire de la CEDEAO, le patron de la junte avait dans son attaché-case, le draft du déploiement de la Transition, dévoilé à la fin des concertations nationales maliennes (10-13 septembre), laquelle mouture a été exposée devant les dirigeants de la CEDEAO.

Les 18 mois de Transition, un président civil ou militaire, l’ajout d’un vice-président, n’ont pas reçu l’imprimatur de l’organisation sous-régionale qui n’a même pas laissé une porte entrebaillée aux putschistes !

Négatif pour reprendre le jargon militaire, c’est un «non» cinglant qu’a reçu la délégation de la junte malienne, par le biais de l’ivoirien Alassane Ouattara porte-parole pour l’occasion de la CEDEAO, avec évidemment le maintien des sanctions contre le Mali !

Ça ne s’arrange donc pas pour les tombeurs d’IBK lesquels à l’évidence ont assez bien manœuvré, mais se retrouvent devant la glace CEDEAO. Une CEDEAO qui ne veut rien qu’une Transition de 12 mois, un président civil et surtout pas un président militaire, transmuté en président-godillot avec le vrai pouvoir transposé chez le vice-président, poste crée expressément, avec des pouvoirs… présidentiels. C’est donc une junte penaude, transie qui a regagné Bamako hier, après ce mur de la CEDEAO.

Cependant, cet échec qui désarçonne, ne fait forcement pas le jeu de la CEDEAO, qui joue également sa capacité à résoudre les crises, avec ce jusqu’auboutisme à crin. En effet, au regard des efforts et des signes de bonne volonté manifestés par le CNSP, ne vaut-il pas mieux, laisser faire tout en restant sur le qui-vive ?

L’ultimatum du 15 septembre a été respecté, reste le nœud gordien du temps imparti à la Transition, 6 mois constituent la pomme de discorde ! N’y avait-il pas moyen laisser le CNSP le bénéfice du doute ? Il est vrai que les esquisses du mode d’emploi de la Transition ont été faites dans une atmosphère où ce sont les militaires qui étaient les marionnettistes. Mais le Mali  voguant à vau-l’eau ne vaut-il pas quelques entorses ou quelques concessions ? Si IBK n’a pas été un bon général face au terrorisme, son absence et ce passage à vide accentuent le risque sécuritaire.

Du coup d’ailleurs avec ce grand oral des putschistes qui n’a pas fait ciller un œil les présidents dans la capitale ghanéenne, on se retrouve à la situation anté, c’est-à-dire au lendemain du 18 août, jour du renversement d’IBK.

Que fera à présent les militaires qui ont évincé le désormais exilé émirati ? On peut penser que comme un homme qui a essayé la rebuffade de sa dulcinée, la junte reviendra à la charge vers la CEDEAO mais avec quelles positions ? A contrario et si le CNSP optait également de ne pas bouger d’un iota de sa posture ? Et si la junte choisissait le forcing et commençait à nommer son exécutif et les grandes manœuvres pour installer les 121 membres du Conseil national de Transition ? Bien sûr, il y a le boulet des sanctions de la CEDEAO, ces transactions bancaires internationales, frappées d’interdiction entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO, ces difficultés économiques et commerciales dues à ces mesures restrictives, lesquelles mesures frappent forcément les populations en premier lieu. Encore que le CNSP peut choisir l’épreuve de force, ce pis-aller pour faire plier la CEDEAO, même si il sait qu’au M5, certains en profiteront pour lui tomber à bras raccourcis.

A dire vrai, le Mali est à la croisée des chemins, et de la palabre CEDEAO-CNSP, lesquels  doivent tenir compte de certaines réalités, d’un dialogue franc, fécond et pragmatique, d’une telle discussion donc, pourrait jaillir, des solutions médianes au lieu de ces tirs à hu et dia. Un tel choix de la médiane pourrait sauver le Mali embourbé dans  des problèmes pas possibles et dont le putsch est adevenu censément pour résoudre. Mais le doute commence à s’installer. A juste raison ! Quoi pour sauver le Mali ?

Zowenmanogo ZOUNGRANA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR