Experts CEDEAO, ONU et UA en Côte d’Ivoire : Une diplomatie préventive en rade dans la lagune Ebrié

Experts CEDEAO, ONU et UA en Côte d’Ivoire : Une diplomatie préventive en rade dans la lagune Ebrié

Les émissaires de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU, ont fini leur inspection du processus électoral ivoirien hier. Après 48 heures d’échanges avec les différents protagonistes du marigot, le verdict de ces experts est sans appel : le vote du 31 octobre reste inflammable. Boycotté par l’opposition sous le doux euphémisme de la «désobéissance civile», cette présidentielle qui opposera le sortant Alassane Ouattara, à 3 candidats est lourde de tous les dangers. Manifs de la rue suite à la modification de la constitution, désir de 3e mandat de Ouattara et surtout, la CEI et le Conseil constitionnel demeurent le grand fossé qui divise la classe politique ivoirienne. 

Cette démarche de ces différentes organisations a pour objectif de faire comprendre aux acteurs politiques que sans consensus, cette élection pourrait être le déclencheur d’un remake des douloureux évènements de 2010. La cavalerie de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU applique au pays d’Houphouët, le fameux protocole de la CEDEAO, basé sur le préventif plutôt que le curatif. La prévention, la gestion, le règlement des conflits ainsi que le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance ont été dispensés aux ivoiriens. La cheffe de la diplomatie ghanéenne, Shirley Ayerkor qui conduisait cette délégation, a été limpide : Il faut une élection inclusive, et ce mot inclusif est sujet à des interprétations. Il y a 4 candidats, est-ce parce que Gbagbo, Soro, Toikeuse, Koulibaly… ne font pas partie que ce n’en est pas une ?

Dans cette diplomatie préventive que s’échinent à appliquer, ces négociateurs de luxe, il y a un problème : Que se passera-t-il si Affi N’Guessan qui est déjà non partant et Bédié se désistaient ? Il ne resterait que Ouattara et KKB. Mais le vote restera valide, même si sa légitimité et au regard des mics-macs constitutionnels, il pourrait être aussi illégal. Les missi dominici africains et onusiens ont-ils prêché dans le désert ? Au regard des positions quasi irrémédiables, Ouattara et KKB étant partisans du fétichisme du 31 octobre, alors que Bédié, et surtout Affi N’Guessan prônent un report de cette élection, que se passera-t-il d’ici les 3 semaines et après ? Le diagnostic de ces médiateurs rejoint ceux de nombreux analystes de la vox populi, sauf le camp RHDP et surtout Ouattara. Mais peut-être aussi que tous peuvent se tromper et que le scrutin peut ne drainer ni crise pré et post-électorale. Ce serait le miracle de l’année en CI. C’est le souhait de beaucoup. Hélas tous les indicateurs pointent un calme fourré, une élection à haut risque des politiciens qui se regardent en chien de faïence…

Pélagie OUEDRAOGO

 

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