Expulsion de Guillaume Ngefa du Mali : la MINUSMA connaîtra-t-elle le même sort que la Force Barkhane ?

Expulsion de Guillaume Ngefa du Mali : la MINUSMA connaîtra-t-elle le même sort que la Force Barkhane ?

Nouvelle expulsion d’un  haut responsable de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Plus de six mois après Olivier Salgado, porte-parole de cette mission, (emporté par l’embrouillamini de l’affaire des 49 soldats ivoiriens), Bamako a déclaré Guillaume Ngefa-Atondoko Andali le directeur de la Division des droits de l’homme de la MINUSMA, persona non grata.

Dans un communiqué lu en fin de soirée du dimanche 5 février 2023, le ministre des Affaires étrangères a justifié cette mesure par «les agissements déstabilisateurs et subversifs de Monsieur Andali, en violation flagrante des principes et obligations que doivent observer les fonctionnaires des Nations unies et tout diplomate accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes». Le texte ajoute que l’intéressé dispose de 48 heures pour quitter le territoire malien.

Les griefs faits par le gouvernement sont précis. Il s’agit entre autres du choix de représentants de la société civile invités à se prononcer aux différentes sessions du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) sur la situation qui prévaut au Mali. Pour Bamako, les actions de Guillaume Ngefa ont consisté à «sélectionner des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne». C’est donc une divergence de vue qui est à l’origine de cette nouvelle expulsion et la dernière session du CSNU semble être le nœud gordien. On a encore en mémoire le passage de cette dame, Aminata Dicko dans la Salle de conférence des Nations unies, accusant les FAMa et les hommes du Groupe Wagner d’exécutions sommaires et d’atteintes aux droits humains.

On le sait, la pilule avait été difficile à avaler par Bamako, dont le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop a, dans la foulée rué dans les brancards pour battre en brèche ces «accusations». A travers cette mesure, le gouvernement malien marque un fois de plus son «territoire» et affiche ses intentions de contrôler les actions des membres de la MINUSMA. Après les restrictions imposées contre les vols de la mission, les enquêtes controversées, voici venu le temps les expulsions. A quoi doit-on s’attendre dans les prochains jours ?

En réaction à cette décision, la MINUSMA a exprimé ses regrets et réaffirmé son engagement à continuer à œuvrer, en toute impartialité, à l’exécution de son mandat en matière de promotion et de protection des droits de l’homme. Mais cela peut-il encore se faire sans couacs ? Ne s’achemine-t-on pas vers un divorce entre le Mali et la MINUSMA, comme ce fut le cas de la Force Barkhane ?  

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