Expulsion de l’ambassadeur de France au Mali : De mal en pis entre l’ex-Soudan français et l’ancienne Métropole

 Expulsion de l’ambassadeur de France au Mali : De mal en pis entre l’ex-Soudan français et l’ancienne Métropole

Joël Meyer ci-devant ambassadeur de France au Mali, c’est désormais une réalité depuis ce 31 janvier, même si sur son mode de départ, il y a un quiproquo, selon qu’on se trouve sur les bords du Djoliba ou ceux de la Seine.

Le communiqué n°16 de la Transition malienne précise en substance que c’est en représailles aux propos «outrageux et hostiles» envers les autorités maliennes proférées par Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères.

Côté français, le Quai d’Orsay évoque une convocation de son diplomate par Bamako, suivie de cette expulsion dans les 72 heures et «prend acte» tout en faisant une symétrie entre l’étiquette de persona non grata collée à l’ambassadeur français et l’autre expulsion du représentant de la CEDEAO au Mali pour à peu près les mêmes griefs à savoir des paroles irrévencieuses et déstabilisatrices envers la Transition. Et comment ne pas mentionner le renvoi des militaires danois pour non-respect des textes en matière de collaboration militaire, c’est-à-dire d’être venus «comme ça» sans informer Bamako ?

Au-delà de la polémique sur le mode de départ de Joël Meyer, se pose évidemment en lame de fond la dégradation progressive des relations diplomatiques pour ne pas dire les relations tout court entre la France et le Mali étant donné que même sur le terrain de la collaboration sécuritaire, Barkhane et Takuba sont sur la sellette sur un air de rejet de sa présence militaire au Sahel.

Sauf erreur ou omission, un pays qui avait osé franchir le Rubicond, est le Rwanda avec le Bonaparte de 1994, Paul Kagamé, qui avait aussi au plus fort de la glaciation des rapports avec la France, expulsé son représentant, c’était le 24 novembre 2006.

Ça va de plus en plus mal, ironie de l’histoire entre l’ex-Soudan français et la France, dont les casus belli sont entre autres le double coup d’Etat, l’échange des amabilités entre Macron et Choguel Maïga (premier ministre malien) et enfin cette sortie de Le Drian qui a accéléré ce désamour si tant qu’il ait existé entre la Transition et la France des liens forts !

Malheur à deux pays qui se «guettent» et malgré les foucades diplomatiques du premier ministre malien, mêlées aux bravades de la junte, le tout nimbé d’une rue de plus en plus hostile à la France, celle-ci restera néanmoins sur les sables maliens militairement, mais continuera à dénier toute légitimité et légalité à des putschistes, qui cultivent à outrance une souveraineté à tout crin.

Avec ce départ exigé sous 72 heures de l’ambassadeur français, c’est l’escalade crescendo, si l’on tend l’oreille du côté même de certains faucons du M5-RFP, on peut conclure à une évolution vers la situation de la Guinée de l’après-1958, c’est-à-dire, une coupure totale de tout lien entre la France et le Mali. Une France «pestiférée» par les putschistes de Kati qui entendent restaurer au Mali, son intégrité et sa dignité, dépouillées de toute ingérence étrangère, en particulier française.

La Transition clame partout que le Mali peut et va peut-être se passer de l’ex-Métropole et compter sur Wagner et l’armée russe pour bouter les terroristes hors du pays. La France critique, menace, mais dit continuer le dialogue. Quelle suite donner à cette tambouille qui est loin d’être une tempête dans un verre d’eau ? Qui pour recoller mes morceaux ? La Transition reviendra-t-elle à de meilleurs sentiments ? La France continuera-t-elle à recevoir toutes ces avanies tout en restant impassible ?

La REDACTION

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