Extradition de François Compaoré : plusieurs émissaires à Paris

Extradition de François Compaoré : plusieurs émissaires à Paris

La destination la plus privilégiée cette semaine est celle de Paris. Depuis hier dimanche 10 juin 2018, plusieurs responsables politiques, et judiciaires burkinabè ont embarqué pour la capitale française. La raison est toute simple, c’est le destin de l’ancien «petit président», François Compaoré, frère cadet de Blaise Compaoré qui s’y jouera. Selon une source, les autorités judiciaires burkinabè, et plusieurs proches de l’ancien conseiller spécial du président déchu, font route vers Paris. Sauf report de dernière minute, c’est ce mercredi 13 juin en effet que la Justice française décidera du sort de François Compaoré. Notons que lors de la dernière audience du 28 mars dernier, Ce dernier avait exprimé son refus d’être extradé vers le Burkina Faso où il doit être jugé. François Compaoré a été entendu par la justice française à la suite de l’émission, en mai 2017, d’un mandat d’arrêt international à son encontre. Il est soupçonné d’être le commanditaire des assassinats du journaliste Norbert Zongo, de son frère Ernest et de ses amis Blaise Ilboudo et Abdoulaye Nikiéma, dit Ablassé. Leurs corps ont été retrouvés le 13 décembre 1998 dans une voiture calcinée. Norbert Zongo enquêtait à cette époque sur la mort du chauffeur de François Compaoré.

Une commission d’enquête indépendante avait par la suite été mise en place au Burkina Faso, mais celle-ci a abouti à un non-lieu en 2006 après «la mort d’un officier, le seul inculpé dans cette affaire», précise la présidente de la cour. Qui ajoute, à l’adresse du prévenu : «Des documents sur le journaliste et ses enquêtes depuis 1996 ont été retrouvés à votre domicile, ainsi que les procès-verbaux des témoins les plus importants». Interpellé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en octobre 2017, François Compaoré était en exil en Côte d’Ivoire et résidait à Paris depuis le renversement de son frère par une insurrection populaire, en octobre 2014. «Il vivait à Paris alors qu’il y avait un mandat d’arrêt international ! Ce procès peut être le signe d’un changement de la politique française. Il est très attendu et suivi par le Burkina, car Norbert Zongo est une figure de la liberté d’expression», souligne Bruno Jaffré, un essayiste français qui, pendant des années, a pourfendu le régime Compaoré.

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