Faure Gnassingbé, médiateur au Mali : Sur les traces du Baobab de Pya

Faure Gnassingbé, médiateur au Mali : Sur les traces du Baobab de Pya

Sur demande du Mali acceptée, Faure Gnassingbé devrait jouer les go between entre le Mali et la Communauté internationale, principalement entre le Mali et la CEDEAO. Reste la réponse de l’organisation sous-régionale car il ya déjà Goodluck Jonathan sur le dossier, mais aparament c’est plié pour Faure. Le chef de l’Etat togolais a quelques atouts ou raisons pour jouer à cette médiation.

1) Il est le seul chef d’Etat qui parle aux 3 putschistes de la sous-région (Goïta-Doumbouya et Damiba) du Mali-Guinée et Burkina. En fait, il a des atomes crochus avec le président de la Transition malienne. Discrètement, il se serait rendu à Bamako, et à Dakar il y a quelques semaines de cela, pour parler à Goïta et à Macky Sall, président de l’UA. Bien que relativement jeune par rapport à ses homologues de la sous-région, ceux-ci lui confèrent le rang e doyen des chefs d’Etat de la CEDEAO, car il est à la tête du Togo depuis 2005. Ce n’est pas rien, car il a ses puissants réseaux, est écouté par Alassane Ouattara et a l’oreille attentive de Sassou N’Guesso …

2) Depuis le coup d’Etat d’Assimi Goïta, jamais Faure Gnassingbé n’a fait partie des chefs d’Etat qui ont prôné des sanctions contre le Mali et toujours essayé de jouer la conciliation. Il est donc tout indiqué pour le job.

3) Mais il est une autre raison, familiale ou génétique, celle-là qui fait que le président togolais soit piqué par le virus de la médiation : il le tient de son père, Gnassingbé  Eyadema!

Gratifié du titre de «sage», Eyadema avait revêtu l’habit de celui qui prévient et même essaie d’éteindre les conflits et brûlots de l’Afrique. Dès la «1ère guerre des pauvres» entre le Mali et l’ex-Haute-Volta (Burkina Faso), survenue en 1974, il offrit ses bons offices, même si c’est chez l’Ivoirien Houphouët-Boigny que Moussa Traoré et Sangoulé Lamizana fumèrent le calumet de la paix.

Bien qu’il ait irrité le Maroc en reconnaissant la RASD en 1977, «l’ex-lutteur des Evala» sera à la baguette pour libérer 8 otages français détenus à l’époque par le Front Polisario. Et ce n’est pas tout, Faure peut se prévaloir d’être «tombé dedans», car avec le «Baobab de Pya», localité distante de 420 kilomètres au Nord de Lomé, où naquit son pater, Faure a de quoi tenir en matière de jouer au pompier. «Quand la case du voisin brûle, il faut l’aider à éteindre l’incendie», disait «Grass». C’est ce que fera celui qui gouverna le Togo durant 38 ans au Tchad, en Guinée-Bissau, au Zaïre (actuel RDC), au Burundi, en RCA … où il fut maître de plusieurs arbres à palabre.

Maintenant, tirer de l’expertise de son père est une chose, réussir est une autre, surtout qu’il y a un détail : le papa était militaire, le fils, un civil, or au Mali, il a affaire à des soldats putschistes ! Il va lui falloir plus de tact, surtout qu’il est aussi un chef d’Etat de la CEDEAO, il ne doit pas être à rebours de ses pairs ! .

La REDACTION

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