Alpha Condé le président guinéen doit être gêné aux entournures, lui qui depuis des mois tenant à sa nouvelle Constitution a avancé à pas de sioux pour l’échafauder, l’écrire et la faire adopter par les Guinéens via un aval référendaire le 22 mars 2020 et l’a promulguée le 6 avril dernier. Eh bien, la Loi fondamentale au bas de laquelle, il a apposé sa signature et celle publiée dans le journal officiel (JO), sont au premier coup d’œil peut-être des frères siamois, mais sont très différentes.
C’est la gravissime accusation de 2 avocats guinéens Mes Pépé Antoine Lama et Mohamed Traoré qui ont décelé des différences énormes entre plusieurs articles dans les 2 constitutions, celle adoubée par référendum et celle promulguée. Ainsi a-t-on biffé par exemple une mention importante sur la candidature indépendante, qui existait dans la mouture acceptée par le vote du peuple, et qui a disparu dans celle promulguée !
A un tel niveau de faux et écriture en faux, cela s’appelle un parjure, aussitôt dénoncé par le FNDC, dont le noyau dur n’est autre que les principaux opposants, Cellou Dallein Diallo, et Sydia Touré …
En rayant d’un trait de plume certains alinéas de la Constitution promulguée de celle adoptée, à dessein ou par omission, le pouvoir a commis une faute lourde. Pour l’opposition du reste, ça ne peut être une erreur, et tout ce forcing rentre selon aux dans le plan du locataire de Sékoutoureya, Alpha Condé.
Un chef d’Etat qui jusqu’à présent n’a pas encore clairement dit qu’il est candidat à une troisième levée, mais dont la nouvelle Constitution le permet.
Pourquoi remettrait-il les compteurs à zéro s’il n’était pas mu pour un 3e bail ? Le mandat d’Alpha Condé sera forclos en octobre prochain, et si à 5 mois d’une échéance aussi cruciale pour le pays, le sortant garde un flou artistique sur ses réelles intentions, c’est qu’il y a anguille sous roche.
Surtout qu’il y a eu des violences, et des morts constitutionnels, en toute responsabilité, chaque Guinéen devait savoir, si l’opposant historique devenu président, et ayant obtenu 2 mandats, respectera l’esprit de la Constitution, qui prescrit toute destinée présidentielle à 2 baux.
Or tout en se donnant toutes les chances de grappiller ce 3e mandat querellé, Alpha Condé fait mine, de n’en rien vouloir. Ces erreurs factuelles mais de fond de la Constitution dénoncés par ces 2 avocats qui enrobent mal la nouvelle Loi fondamentale, jette de façon crue une lumière sur l’existant politique en Guinée. Un pays où traditionnellement, élections riment avec violences et victimes. A fortiori avec une constitution non reconnue par l’opposition, qui plus est, a été expurgée en catimini d’articles très importants.
Sam Chris
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