Fédération burkinabè de karaté-do Stage technique : Une semaine de haut niveau !

Fédération burkinabè de karaté-do Stage technique : Une semaine de haut niveau !

Débuté le 11 décembre, le stage technique de perfectionnement de haut niveau a pris fin le dimanche dernier. Dirigé par les maîtres Joseph Gofin de la France (ceinture noire 8e dan), Souleymane Sanogo (ceinture noire 9e dan), Julien Yao Koffi (ceinture noire 7e dan) et maître Adou (ceinture noire 7e dan), tous de la Côte d’Ivoire, la clôture, qui a connu la présence du président du CNSOB, Jean Yaméogo, a été l’occasion d’élever les stagiaires méritants à des grades supérieurs.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le karaté-do burkinabè tourne en plein régime. Animations domestiques, tournois internationaux, recherches de partenariats… l’équipe fédérale conduite par le président Omar Yugo est incontestablement, l’une des plus dynamique dans le cercle des mouvements sportifs burkinabè. Convaincu que le karaté burkinabè, longtemps larvé par sa grippe intestine, a besoin d’une remise à niveau, la fédération s’est donnée les moyens de faire venir deux grands maîtres, dont le monstre sacré Souleymane Sanogo. Tous les adeptes du karaté savent que l’Ivoirien de 76 ans, ceinture noire, 9e dan est le formateur des premiers maîtres du karaté burkinabè. Joseph Gofin, ceinture noire, 8e dan également, champion d’Europe en 87, plus d’une dizaine de fois champion de France, fait partie des références dans le monde du Shito-ryo.

Réparti en plusieurs ateliers de travail, le karaté burkinabè a vécu une semaine riche en enseignements. Séance d’entraînement avec les athlètes de l’équipe nationale A et B, ensuite, avec les entraîneurs nationaux, séance de travail avec les responsables de clubs, les DT de clubs et les gradés, séance de travail avec les responsables Shotokan, stage général pour les candidats aux passages de gardes, puis séance de passages de grades ont meublé le séjour des experts. «J’ai pu constater qu’il y avait une envie de travailler, de progresser et une soif d’avancer dans le karaté. Ce qui manque, ici comme dans toute l’Afrique de l’Ouest, c’est l’apport technique. Pendant une semaine, j’ai donc essayé d’apporter ma pierre à l’édifice, à travers mon petit savoir et j’espère que les années à venir, le karaté burkinabè va s’étoffer beaucoup plus. Je suis très satisfait du sérieux et l’assiduité des stagiaires. Ça donne envie de partager», dira l’expert français Joseph Gofin.

Les passages de grades concernaient les 2e, 3e, 4e, 5e et 6e dan. Plus d’une quarantaine de karatékas ont répondu présent, avec au final, des fortunes diverses. Mais pour maitre Drabo qui a été fait 6e dan, même ceux qui ont échoué au passage de grade repartent heureux, parce qu’ils ont acquis des connaissances. «Je voudrai féliciter la fédération, parce qu’au Burkina, l’étape de passage de grade a toujours été difficile. Aujourd’hui, le souci est levé avec le dynamisme du président Yugo, qui a fait venir des experts de la France et de la Cote d’Ivoire. Nous avons beaucoup appris avec eux. Nous nous sommes rendu compte de l’imperfection de certains gestes. Le passage de grade mis à part, ce que nous avons appris est énorme», nous confiera maître Drabo.

Très ému, maitre Souleymane Sanogo, 76 ans, ceinture noire 8e dan, se réjouira d’avoir passé une semaine de partage au Burkina. «Les mots me manquent pour qualifier l’honneur qui nous a été fait», dira-t-il, avant de confier aux hommes des médias, le secret sur sa longévité dans la pratique du karaté. «Dans ma vie de pratiquant de karaté, je n’ai jamais triché. J’ai choisi de pratiquer le karaté et pour cela, je me suis toujours entraîné à fond. C’est ma conduite depuis 1962, lorsque j’ai débuté la pratique du karaté. Au karaté, on ne triche pas. Vous pouvez ne pas être apte a beaucoup de chose, mais le peu de chose que vous faites, vous devez y mettre du sien, c’est très important», conclura-t-il.

Le temps fort de la soirée a été l’installation du comité des experts burkinabè. Au nombre de 9 à avoir été fait 6e dan, la charge leur revient, selon le président de la FBK, de veiller à l’avenir technique du karaté et aux aspects liés aux passages de grades. En attendant une installation officielle courant janvier 2019, maître Moussa Sanou a été désigné pour diriger ce comité. Les 5es dan et quelques 4es dan vont servir d’assistants.

Très satisfait que maitre Sanogo ait pu faire le déplacement (malgré son âge) et de la présence de maitre Gofin, le président Omar Yugo s’est dit «également satisfait de constater que tous les stagiaires ont répondu présent, avec l’envie d’apprendre. Il y a parmi eux des déçus, mais je pense que les uns et les autres doivent comprendre que c’est le début d’une reconstruction et que le grade n’est pas acquis d’avance. Il y a du travail à faire et lorsqu’il y a des insuffisances, il est nécessaire que l’on se remette en cause par le travail. C’est cet esprit-là que nous allons développer, en vue de nourrir nos ambitions. Je félicite ceux qui ont réussi. Pour ceux qui n’ont pas réussi, je les exhorte au travail, avec l’ambition de se rattraper dans un an».

Pour maitre Sanou, désormais à la tête du comité des experts nationaux, ce fut un stage enrichissant. «J’ai appris beaucoup de choses, dont la plus importante se résume à l’humilité. Quand on suit le chemin du karaté-do, on doit pouvoir s’élever au-dessus de l’homme ordinaire par sa sagesse. Dans ce stage, j’ai appris le chemin de cette sagesse par la pratique de notre art». Voilà qui rejoint le président Jean Yaméogo du CNOSB qui, après avoir exhorté les stagiaires au travail et à la cohésion, gage d’un développement harmonieux du Karaté burkinabè, a relevé qu’en respectant les règles et la philosophie de cet art, on ne devrait pas vivre de divisions.

Hamed JUNIOR

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