Félix Tshisekedi chez Xi Jinping : Pour revisiter le «contrat du siècle» de 2008

Félix Tshisekedi chez Xi Jinping : Pour revisiter le «contrat du siècle» de 2008

Parcourir 11 000 kilomètres pour rallier Kinshasa à Bejing, ce n’est pas pour une simple villégiature surtout pour un chef d’Etat d’un pays aussi convoité que la RD Congo. Si Félix Tshisekedi a fait  cette trotte même par air, c’est pour des sujets éminenement, préoccupants et d’un intérêt fondamental pour son pays.

Derrière donc les flonflons et le faste de l’accueil, place Tiananmen et les discours bienséants, c’est bien l’adage «un pays n’a pas d’amis mais des intérêts» qui a guidé ce séjour à Pékin, Shanghai, Shenzhen et à Hong Kong.

Mines contre infrastructures

«Accroître notre coopération gagnant-gagnant et bénéfique pour nos 2 pays», a laissé entendre le président congolais. Et le dirigeant chinois de dire : «Mieux aligner nos stratégies de développement sur celles de la RD Congo et renforcer notre coopération». En vérité, Félix Tshisekedi s’est rendu au bord du Yang Tsé pour revoir de fond en comble ce qui avait été qualifié de «contrat de siècle» en 2008 sous son prédécesseur Joseph Kabila : le contrat dit «Mines contre infrastructures», lequel stipulait des investissements massifs chinois en RD Congo, en contrepartie, la Chine avait un accès privilégié aux minerais de ce pays «scandale géologique» : cuivre, plomb, Zinc et surtout cobalt et coltan.

Autant de richesses du sous-sol indispensables pour l’industrie chinoise en plein boom. Ainsi naquit la SICOMINES, société à capital détenu à 68% par la Chine et 32% par l’Etat congolais. Avec cette visite, Tshisekedi veut obtenir la majorité de ce capital (70%), et revoir l’état de certains investissements notamment les hôpitaux et les universités.

Que deviendra la SICOMINES ?

15 ans après, ce deal concocté par Kabila fils, les Congolais ont trouvé qu’il y avait un trop grand déséquilibre, mis d’ailleurs à nue par l’Inspection des Finances du pays : 80% du cobalt exporté vont en Chine. En 15 ans, la RD Congo n’a obtenu que 822 millions de dollars loin des 10 milliards pour la Chine.

Félix Tshisekedi termine son séjour chinois aujourd’hui même 29 mai 2023, et on suppose qu’avec ce puissant partenaire, il aura obtenu gain de cause au moins certaines révisions de ce contrat.

En effet, la conjoncture géopolitique qui a replacé la Chine au cœur, sinon au-devant de la scène internationale, son tropisme africain, ou plutôt son entregent financier, sur le continent (elle est le premier créancier de l’Afrique) font qu’elle a besoin du cobalt et du coltan pour ses téléphones, ses voitures électriques au lithium, alors que mondialement, seule la RDC peut lui en fournir en quantité. La dialectique économique fait  donc la Chine a besoin de la RDC. Quel toilettage sera opéré au niveau de la SICOMINES ?

Séjour électoraliste

Quelles sont les clauses qui seront revues ? Les sociétés chinoises négocieront-elles directement avec l’Etat congolais, ou ce sera encore par des intermédiaires, dont souvent l’esprit de lucre cause des préjudices financiers à la RDC ?

Que ramènera dans sa gibecière économique Félix Tshisekedi, qui espère comptabiliser cela dans son bilan de président-candidat ? Car à 6 mois de cette échéance électorale, un tel voyage est économique, mais aussi nimbé de visées politiques !

 

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR