Fermeture frontière Nigéria-Bénin : «Patience ! Patience !» jusqu’à quand ?

Fermeture frontière Nigéria-Bénin : «Patience ! Patience !» jusqu’à quand ?

Sans sourciller, le chef de l’Etat nigérian Mahamudu Buhari a reconduit la fermeture des frontières avec le Bénin, après déjà une «diète» d’un mois à l’égard du voisin de l’Ouest, le Bénin.

Conséquence : l’alignement sans fin de 1 100 camions stationnés à la frontière de Semé-Kraké. Les flux commerciaux sont quasi à l’arrêt, les postes de douane n’enregistrent aucun kopeck, alors qu’habituellement, les recettes en ces lieux sont de l’ordre de 300 millions de F CFA par mois.

Certes, on peut comprendre que le géant de l’Afrique dicte sa loi au petit poucet béninois, car les raisons de cette fermeture sont à rechercher du côté de 29 produits quasi-prohibés, mais introduits frauduleusement au Nigéria, au nombre des quels, il y a les variétés de riz pourris, les véhicules d’occasion, les poulets congelés.

Mais en même temps en levant des grilles à ses frontières, le Nigéria, met entre parenthèse le schéma de libération des échanges de la CEDEAO, et même tourne le dos à la zone de libre-échange commerciale (ZLEC) ! Et justement que fait l’organisation sous-régionale dans cet affrontement commercial feutré entre ces 2 voisins membres ? Juste le service minimum.

La réponse par la présence in situ de son émissaire tout désigné Salou Djibo, le patron de la Task Force accompagné de 2 collaborateurs à Semé-Kraké, pour toucher du doigt, la mise en œuvre de cette Task Force, dont l’une des directives-phares demeure la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, chapeauté par le président du Burkina, est un acte juste pour se donner bonne conscience.

A l’évidence, le Nigéria a pris des libertés avec cette clause principale et principielle de la Task Force et justement sur place, l’envoyé spécial de la CEDEAO a pu échanger avec les commerçants et trafiquants de tout poil et le constat est que la majorité des Béninois de la frontière broient du noir, que ce soit les vendeurs de carburants frelatés ou de babioles, ou même de grands commerçants.

Mais qui pour rappeler, le mastodonte économique à l’ordre ? Vraisemblablement personne!. Le rapport de force est en sa faveur !

Mais au Nigéria aussi, en attendant que riziculteurs et meuniers se réadaptent pour produire, décortiquer, et créer une filière nigériane de riz bonne qualité, par exemple, les dégâts auront été grands.

Et pourtant, avant de quitter Semé-Kraké, Salou Djibo a demandé la patience à tous ces commerçants réduits au chômage, et à une subreptice faillite. Patience, d’abord, mais jusqu’à quand ?

Sam Chris

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